Le complexe SNTA d'El Haria est depuis quelques semaines au centre d'une polémique qui s'amplifie avec les jours et avec la colère des ouvriers inquiets sur leur avenir professionnel. Une colère qui s'exprime par des rassemblements inlassables d'une centaine de travailleurs ayant choisi de porter leurs protestations à plusieurs kilomètres, sur la rue Amar Chitour, juste en face du siège de l'union de wilaya de l'UGTA à Constantine. Après deux sit-in organisés les 1er et 11 mai pour exiger la tenue d'une assemblée générale pour le renouvellement d'une section syndicale dont la représentativité est toujours contestée, un autre rassemblement n'a pas manqué de créer l'évènement, jeudi dernier. Une démarche qui a été déjà qualifiée d'un coup désespéré des anciens syndicalistes par le responsable de la section locale d'El Khroub et le secrétaire de la section syndicale du complexe. Une réplique qui n'a pas, lors d'une conférence de presse tenue le 18 mai dernier, dévoilé les dessous d'un conflit latent et qui ne semble pas avoir livré tous ses secrets. Les contestataires sont revenus encore une fois à la charge pour dénoncer une situation qui a pénalisé fortement leur unité de fabrication de tabac à chiquer, dont la fermeture a été décidée depuis une dizaine de jours et dont les conséquences sont toujours à craindre, même si pareille mesure n'est pas la première du genre pour un complexe qui aura connu des périodes difficiles depuis quatre ans. D'ailleurs pour la direction, la fermeture de l'unité n'est que circonstancielle en raison d'une rupture des stocks du combiné d'aluminium destiné à l'empaquetage du tabac à chiquer et qui fait suite à une défaillance dans la fourniture du produit nécessaire. La direction précise que les retards cumulés seront bien rattrapés durant les prochains jours pour combler un déficit de production qui pourra porter un sérieux préjudice financier au complexe. Sur le marché, le produit de la SNTA qui se négocie depuis plusieurs jours à 70 dinars, et encore s'il est disponible, semble faire les beaux jours des revendeurs du tabac à chiquer commercialisé au marché parallèle. Les explications de la direction ne semblent pas convaincre les contestataires qui voient là une tentative voilée pour une fermeture qui ne dit pas son nom. Entre les revendications des syndicalistes réfractaires rejetées par l'union locale de l'UGTA d'El Khroub et les problèmes d'approvisionnement, l'été risque d'être encore chaud pour les travailleurs du complexe d'El Haria.