Une enquête approfondie effectuée par l'équipe du service d'épidémiologie dans le cadre de l'activité de l'unité « Hygiène hospitalière », a révélé des résultats inquiétants. L'investigation et les prélèvements par méthode d'écouvillonnage au niveau du service de gynécologie obstétrique, particulièrement, ont permis de relever un « mauvais entretien de l'arrière bloc, le lavage des mains systématique non respecté, l'utilisation de savon en morceau, l'eau courante non suffisamment chlorée, la table d'opération d'une des salles opératoires vétuste et non conforme, un Poupinel sur les deux existants ne fermant pas hermétiquement, l'autoclave souvent non fonctionnel, ce qui fait recourir à la stérilisation du linge dans d'autres services, particulièrement aux services des urgences, de chirurgie et de traumatologie, alors que les escaliers donnant accès à l'unité « Gynécologie » sont dans un état d'hygiène défectueux. » En outre, les prélèvements effectués à différents niveaux du bloc opératoire et confiés au laboratoire de bactériologie du centre hospitalier ont donné des résultats inquiétants. Des constatations inquiétantes A titre d'exemple, sur les 21 prélèvements, 20 se sont révélés positifs. Des résultats qui sont consignés dans un rapport adressé au directeur général du CHU. Le plus grave, les mêmes sources médicales indiquent « qu'une patiente sur trois fait une surinfection du site opératoire. » L'équipe d'épidémiologie qui a tiré la sonnette d'alarme, souligne qu'une « certaine discipline de rigueur permet de réduire le taux de surinfection post-opératoire en limitant le mouvement au sein du bloc pendant les interventions chirurgicales, et de disposer autrement les salles opératoires et la codification de leur accès en séparant l'urgence de la chirurgie froide. » Le nettoyage, la désinfection et la stérilisation du bloc opératoire d'une manière générale, par un agent d'entretien permanent et ayant des connaissances en hygiène hospitalière, sont fortement préconisés par les spécialistes. Pour le contrôle de la qualité de l'eau, le service d'épidémiologie et de la médecine préventive publie ses résultats en attirant l'attention sur l'état de saleté de la cage d'escalier menant au réservoir. « A la porte de la salle donnant accès à ce réservoir, nous avons trouvé plusieurs restes de pigeons en décomposition et dégageant une odeur nauséabonde. Le personnel du service « Gastrologie » se plaint de douleurs gastriques après consommation de cette eau qui est également utilisée par les patients du service. » Les informations contenues dans le rapport rédigé le 22 août dernier sont inchangées si l'on se fie aux mêmes sources, hormis, peut-être, quelques « réparations » qui n'ont malheureusement pas influé positivement sur la situation. On croit savoir, enfin, qu'il y a une quinzaine de jours, une commission d'enquête a été dépêchée sur les lieux. On ignore encore ses conclusions. Notons que le centre hospitalier universitaire de Tlemcen est tellement important qu'il reçoit des patients de plusieurs wilayas de l'Ouest et du Sud du pays...