« Non ! Je suis innocent, je n'ai rien pris ! », s'est écrié le jeune caissier à la barre, face à la juge du tribunal d'Abadla, qui traitait l'affaire de détournement de 30 millions de centimes de la caisse de l'agence Sonelgaz de cette localité. Cette affaire remonte à septembre 2006, lorsque les services de la Sonelgaz avaient coupé l'électricité à des foyers alors que ces derniers s'étaient bel et bien acquittés auparavant de leurs redevances. Cependant, les investigations menées par les experts de cette société ont décelé 136 factures payées par les abonnés. Ces factures correspondent à la période allant de juin à septembre 2006. Le caissier, accusé principal dans cette affaire de falsification de pièces comptables et détournement d'argent, a nié tous les faits retenus contre lui et a juré qu'au cours de cette période il s'était absenté plusieurs jours pour raison de santé et que cette somme a été détournée en son absence. Au moment où un autre, M.M., assurait la fonction de caissier à sa place. Ce dernier, lui aussi à la barre, mais en qualité de témoin, assure qu'il a remplacé le prévenu plusieurs fois mais qu'il n'avait jamais touché à l'argent. Lors des payements des redevances par les citoyens, il remettait une quittance pour acquis à l'abonné et il empochait l'argent. Cependant, l'avocat de la défense, au cours de son plaidoyer, attira l'attention de la Cour sur les contradictions enregistrées dans les déclarations autant du représentant de la Sonelgaz que du témoin, mais aussi sur la légèreté par laquelle la manipulation de l'argent liquide se fait par les agents. Il dira que son client n'était pas un caissier qualifié et qu'aucune décision officielle ne lui attribuait cette fonction. Qu'il n'était pas le seul à avoir accès à la caisse. Aussi, aucune trace de falsification n'existe sur les documents ou les factures. Il s'appuya aussi sur le manque de sérieux dans les transactions financières internes de l'agence. Pour finir, devant ce qu'il considère être un manque de preuves concrètes faisant que son client avait bien détourné cette somme, il demanda son acquittement pur et simple. Le représentant du ministère public a, quant à lui, requis une peine de 4 années de prison ferme avec une amende de 4 000 000 DA. Après délibération, le verdict a été prononcé et le caissier a été condamné à 3 ans de prison ferme et à payer 200 000 DA d'amende, plus le remboursement à la Sonelgaz des 300 000 DA, avec en sus 50 000 DA de dommages.