Le départ de Tony Blair et l'arrivée de Gordon Brown à la tête du gouvernement en juin 2007 a constitué l'événement politique le plus marquant de l'année au Royaume-Uni. Le départ de Blair a sonné le glas de la politique de « suivisme » vis-à-vis des Etats-Unis, une politique qui a impliqué la Grande-Bretagne dans l'invasion de l'Irak qu'elle n'a pas seulement soutenue, mais a également participé à l'occupation de ce pays, avec tout ce que cela a engendré comme répercussions qui ont porté un sérieux revers à la popularité du Parti travailliste. Dès son accession à la tête de l'exécutif britannique, Gordon Brown s'est retrouvé acculé par un puissant courant du Parti travailliste qui, de crainte de voir sa cote de popularité se dégrader davantage, a exigé du nouveau chef de gouvernement d'affranchir la politique extérieure britannique du sceau de « la relation spéciale » avec les Etats-Unis, en s'engageant à rechercher des partenaires pour un système multilatéral de nature à pouvoir soutenir les Nations unies, d'instaurer la paix au Proche-Orient et de conclure des accords commerciaux pour venir en aide aux pays les plus pauvres. Par ailleurs, le Premier ministre britannique a annoncé que son pays planifiait le passage, à partir du printemps 2008, à la deuxième phase de l'étape de « supervision », à savoir la réduction des troupes britanniques déployées au sud de l'Irak à 2500 soldats. Bien qu'il ait honoré ses engagements concernant le dossier irakien et ses répercussions, Brown n'a pas réussi à conforter la popularité du parti ternie par des scandales liés au financement illégal du parti, la mauvaise gestion d'une crise bancaire qui a failli anéantir le système bancaire britannique, outre les dossiers du terrorisme, de l'immigration clandestine et des œuvres sociales. La politique de Brown dite de « prévision et de prudence financière » et qui lui a valu le titre de « ministre des Finances de fer » est aujourd'hui remise en cause par les opposants. Sur le plan économique, Brown est considéré plus proche des Etats-Unis que de l'Europe. Il s'était même farouchement opposé à Blair lorsque celui-ci voulait amener la Grande-Bretagne à adopter l'euro.