Les réserves de change explosent. Elles se situent à 90,96 milliards de dollars à fin juin 2007 et pourraient atteindre les 100 milliards de dollars en 2008. L'Algérie dispose désormais d'une importante manne financière à faire pâlir certains pays occidentaux. Il s'agit là d'un nouveau record qui contraste avec les 10 milliards de dollars de réserves en devises en 2000. La fulgurante progression des réserves de change de l'Algérie s'explique, d'une part, par l'augmentation en valeur des exportations d'hydrocarbures durant l'année en cours, permettant de consolider l'excédent de la balance des paiements et, d'autre part, par la baisse du volume de la dette extérieure, grâce aux remboursements par anticipation. Le gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Laksaci, a précisé que près de 70% des réserves de change en Algérie sont investis à moyen et long termes sous forme de titres gouvernementaux auprès d'autres Etats, à l'image des Etats-Unis. Ces réserves rapporteraient, selon les spécialistes, 4 milliards de dollars d'intérêts par an à l'Etat. Les 30% restants des réserves, souligne encore M. Laksaci, sont investis en placements bancaires auprès de banques étrangères. Selon une étude réalisée par le Peterson Institute (Etats-Unis), l'Algérie a placé 49 milliards de dollars aux Etats-Unis sous forme de bons du Trésor (emprunts obligataires de l'Etat américain). Le gouvernement algérien aurait ainsi préféré mettre son argent en « lieu sûr ». Les bons du Trésor étant peu rentables (le rendement est de 5%) mais pas très risqué. Résultat de cette nouvelle aisance financière : le Fonds de régulation des recettes (FRR) a augmenté de 325,3 milliards de dinars durant le premier semestre 2007 contre une hausse de 503 milliards de dinars au deuxième semestre 2006. Les disponibilités du Fonds de régulation des recettes se situent actuellement à plus de 3000 milliards de dinars. Aujourd'hui, le défi qui attend le gouvernement algérien est de transformer ce potentiel financier en dynamique de création de richesses et en amélioration sensible et durable des conditions de vie des Algériens.