Un accord pour le remboursement de 369 millions de dollars a été signé avec l'Autriche. La sécurité financière de l'Algérie se renforce de plus en plus. Les réserves de change ont atteint, à la fin mai dernier, un nouveau record jamais enregistré dans l'histoire de l'économie nationale. Alors qu'elles étaient de l'ordre de 64 milliards de dollars en avril dernier, les réserves sont estimées à plus de 66 milliards de dollars. C'est ce qu'a annoncé, hier, le ministre des Finances, M.Mourad Medelci, en marge de la signature d'un accord portant sur le remboursement de la dette avec l'Autriche. En l'espace d'un mois seulement, un bond de 2 milliards de dollars vient encore renforcer les caisses de l'Etat. Ce résultat encourageant a été réalisé grâce à la flambée des prix du pétrole qui frôlent actuellement la barre des 70 dollars. Cette conjoncture constitue, en effet, une véritable aubaine pour l'Algérie et lui permettra de remplir ses caisses. Il faut rappeler que les réserves de change qui étaient estimées en décembre 2005 à 56 milliards de dollars ont gagné dix points durant le premier semestre de l'année en cours. Avec la flambée des prix du brut, il est attendu que les réserves dépassent les prévisions des économistes qui tablaient sur une cagnotte de 70 milliards de dollars d'ici la fin de l'année en cours. Vu leur rythme de croissance, les réserves pourront même atteindre le seuil de 80 milliards de dollars durant le second semestre de l'année. Selon les estimations du FMI, les réserves de change devraient atteindre, en 2010, 130 milliards de dollars. Les réserves actuelles de change, équivalant à plus de trois années d'importation, serviront, selon les dernières déclarations du ministre des Finances devant l'APN, à constituer un «matelas de devises» en vue d'assurer la sécurité financière du pays contre les effets d'un choc extérieur tel qu'une brusque chute des cours du pétrole. Cette embellie financière que connaît notre pays devrait, donc, permettre à l'Etat d'achever confortablement le programme de soutien à la relance économique et de se débarrasser de sa dette extérieure. Le grand argentier du pays s'est engagé à ramener cette dette à moins de 5 milliards de dollars d'ici la fin de l'année. Depuis la signature de l'accord multilatéral le 11 mai dernier à Paris portant sur le remboursement anticipé de la dette, l'Algérie a conclu déjà plusieurs accords. Le dernier en date a été signé, hier, à Alger avec la République d'Autriche pour le remboursement d'un montant équivalant à 369 millions de dollars. L'ambassadeur d'Autriche à Alger, M.Thomas Michael Baier, a salué le gouvernement algérien pour sa volonté à restituer ses crédits. Le ministre des Finances a, de son côté, estimé que cet accord va ouvrir de larges perspectives pour développer la coopération entre les deux pays sur le plan financier. M.Medelci a annoncé qu'un accord sera signé aujourd'hui à Madrid pour le remboursement de 700 millions de dollars au profit du gouvernement espagnol. Il affirmera qu'un autre accord sera signé samedi prochain avec le Canada pour le remboursement de 254,8 millions de dollars. S'expliquant sur ce point justement, le ministre dira qu'avec la conclusion de ces accords, l'Algérie va rembourser, à partir de fin juin, un montant de 4,3 milliards de dollars sur les 7,5 milliards de dollars. Ce qui fait dire que le grand argentier du pays a réussi son pari. Au total, six pays créanciers sur seize ont déjà signé avec l'Algérie des accords bilatéraux pour un montant global de plus de 3 milliards de dollars. Outre l'Autriche, il s'agit de la France (1,6 milliard de dollars), du Portugal (20 millions de dollars), des Pays-Bas (45 millions de dollars), de la Belgique (225 millions de dollars), et du Danemark pour 54,3 millions de dollars.