Moins d'un mois après « le réconfort » des élections locales où il s'est placé comme troisième force politique du pays, le FNA s'engage dans une nouvelle bataille : celle de la restructuration interne. A la convocation de son président, Moussa Touati, le parti tiendra, aujourd'hui et demain, son congrès extraordinaire à la salle omnisports de Tipaza. Il s'agit là de la deuxième échéance interne importante dans la vie de cette jeune formation politique créée, rappelons-le, en 1999, à quelques mois avant l'instauration de « l'embargo » sur le champ politique en Algérie. Il est l'un des derniers partis à être agréés. Près de 1500 congressistes et une centaine d'invités prendront part à ce rendez-vous, considéré comme décisif pour l'avenir de ce parti qui, depuis 2002, connaît des dissidences. La dernière en date est celle d'un groupe de militants, se présentant comme des membres du conseil national du parti, qui reproche à Moussa Touati « sa gestion autoritaire et sa prise de position sans consultation des membres du conseil national ». Ayant lancé « un mouvement de redressement du FNA », ce groupe a déclaré, depuis la semaine dernière, la guerre à Moussa Touati. L'un des enjeux de ces assises est de contourner cette dissidence et de renforcer son contrôle sur le parti. Le patron du FNA tentera, en effet, de prouver à ses détracteurs qu'il est encore plus représentatif au niveau de la base du parti, en se faisant reconduire une seconde fois à sa tête. Rejetant les accusations des contestataires, Moussa Touati ne cache pas sa volonté de les poursuivre en justice « pour usurpation de qualité » d'autant que, selon lui, « ils ne sont pas militants du parti ». Ce congrès sera sans nul doute une opportunité pour le leader du FNA pour se préparer en prévision de la présidentielle de 2009. S'étant exprimé contre l'idée de la révision constitutionnelle pour offrir un troisième mandat au président Bouteflika, Moussa Touati a les yeux rivés sur le prochain scrutin présidentiel. Il caresse toujours le rêve de prendre les rênes du pays, après son échec de dépasser l'écueil des 75 000 parrainages lui permettant de participer à cette échéance en 2004. Moussa Touati a été, rappelons-le, disqualifié de la course au palais d'El Mouradia par le Conseil constitutionnel « pour insuffisance de parrainage ». Pour la prochaine élection, Moussa Touati, dont le parti, comme il le dit, « est fort de ses 300 000 militants structurés », ne sera pas confronté à ce même problème, d'autant que le parti pourrait, comme il le confirme, présenter son propre candidat à la prochaine présidentielle. Moussa Touati et les responsables du parti ne veulent pas perdre de temps. Ce rendez-vous statutaire constitue une opportunité idoine pour se préparer afin d'éviter toute mauvaise surprise.