Nourredine Kouadria, le président de l'APC de Annaba, a effectué récemment une tournée d'inspection à travers différents quartiers et cités. L'état des lieux établi semble lui avoir imposé l'élaboration d'un programme d'interventions. Le principe d'une nécessaire complémentarité des actions et de leur mise en œuvre simultanée y figure en bonne place. Le président de l'APC a tenté d'associer tous les secteurs à sa nouvelle politique de gestion de la ville. Ces actions concernent, en toute priorité, les quartiers et cités Didouche Mourad, Oued Eddeheb, Sidi Harb, Vielle ville... où la situation sociale nécessite un effort de solidarité. La nouvelle démarche du président de l'APC s'orienterait vers une organisation qui reposerait sur trois idées fortes : promouvoir une image vivante et positive de la ville, investir sur le créneau de la jeunesse et offrir aux citoyens un cadre de vie conforme à leurs aspirations. Parallèlement, riche de l'expérience acquise avec des échanges entre élus d'autres communes du pays et d'outre-mer, M. Kouadria envisagerait l'élaboration et la mise en place d'un véritable plan « qualité ville ». Ce dernier serait défini par quatre programmes prioritaires : former et qualifier les hommes pour la gestion de la ville, favoriser le développement économique des quartiers en améliorant le cadre de vie des populations et redonner un sens à la vie collective. Ce programme, qui prend en compte tous les aspects du quotidien des habitants, s'appliquera également sur la concertation avec les élus, les administrations de la wilaya et les associations civiles dont les comités de quartier. Ses objectifs seraient, entre autres, de réaliser l'équilibre fondamental entre l'habitat, l'emploi, les loisirs et prévenir l'isolement, l'exclusion et la marginalisation sociale. Dans cette nouvelle approche, le problème de l'alimentation des habitants en eau potable pose un véritable problème avec les coupures intempestives et des canalisations vétustes. Un problème qui pourrait perdurer au regard des nombreuses mises en demeure adressées par l'APC à l'Algérienne des eaux et restées sans suite. « Nos mises en demeure adressées à l'unité de distribution restent sans suite. Nous allons devoir prendre d'autres dispositions pour éviter à nos populations des coupures intempestives de l'eau potable », a indiqué un des membres du bureau exécutif de la commune à destination des quartiers les plus défavorisés de la ville. Contactés pour donner leur avis sur ces innovations que compte mettre en application la commune dans la gestion de leur ville, nombre de citoyens ont exprimé leur scepticisme. « Avant d'innover, il est nécessaire de maîtriser la gestion de ce qui existe déjà. Ce qui n'est pas le cas à Annaba. A l'image du secteur du transport où la notion du service public est inexistante avec l'arrêt de la totalité des bus à l'exception de la ligne de Kouba où les ces derniers s'arrêtent à 18h30. La station d'El Hattab croule sous les ordures, les décombres et immondices. De jour comme de nuit, les rats, les délinquants et les repris de justice y élisent domicile. Les routes et places publiques sont dans un état lamentable et, au moment où des clubs sportifs risquent de disparaître dans les prochaines semaines, nos jeunes ne trouvent pas un club où pratiquer leur sport favori », dira R. Abdelkader, un père de famille. Des reproches légitimes au regard de la désertion de l'ensemble des transports des voyageurs interurbain à la gare routière Kouch Nouredine et la station de bus El Hattab à partir de 18h pour l'ensemble des destinations. Il n'y a pas que le problème du transport auquel sont confrontés les citoyens, outre la situation très aléatoire des clubs sportifs dont plusieurs sont appelés à disparaître faute de moyens, il y a aussi le problème de l'hygiène et de la salubrité publiques. La plupart des restaurants, fast-foods, cafétérias, cafés maures, pizzerias et autres lieux de consommation sont très sales tout autant que le personnel chargé de la prestation de service. La même situation est vécue par de nombreuses boulangeries. On a la nette impression que, sur ce plan, la commune de Annaba dispose d'un service incompétent en la matière.