Depuis la fin avril dernier, même s'il reste encore beaucoup à faire, Annaba retrouve peu à peu ses couleurs d'antan qui faisaient d'elle une coquette. La coordination des actions entre les services de la daïra et de la commune y est pour beaucoup. Mais, il faut croire qu'économiste de vocation, Nourredine Kouadria le président de l'Assemblée populaire communale à majorité FLN est économe d'abord. Elu à l'issue des élections locales de 2002, il vient de démontrer qu'il n'est pas homme à dilapider l'argent du contribuable. Il ne comptabilise aucune dépense inconsidérée ni pour sa commune ni pour son cabinet. Son budget 2006 semble tenir la route dans cette ville qui compte quelque 300 000 habitants. Il est tellement bien ficelé que même leurs homologues élus Islah n'ont rien trouvé à redire. Un niveau d'endettement bien maîtrisé le maire est intraitable dès qu'il s'agit de principes économiques dans une commune où le chômage semble se recroqueviller. Pour faire passer ses idées, il a dû batailler y compris contre ceux qui dirigent le parti à partir d'Alger. Lors des sessions de son assemblée, M. Kouadria sait écouter sans intervenir, sauf lors des discussions budgétaires. Là, il devient aux yeux de ses pairs, méconnaissable et s'anime à leur expliquer tout autant qu'au public présent ce que le mot « gestion » veut dire. Ce qui lui a permis de réduire au minimum les dépenses de fonctionnement au grand dam de certaines associations sportives qui n'hésitent pas à souligner son avarice. Avec ses proches collaborateurs, il fait la chasse aux gaspillages, augmente le prix de location du patrimoine immobilier communal, celui des plages et des parkings et procède à des investissements qui rapportent à la recette municipale. Pourtant des chômeurs, il en existe en très grand nombre à Annaba, 20% de la population active. Les jeunes qui traînent dans les quartiers et cités, dans les marchés des fruits et légumes, ceux qui squattent en toute impunité les bordures de trottoirs pour en faire leur parking propriété privée à louer aux automobilistes, ceux en bordure de plage, se moquent complètement et de la rentabilité et des idées du 1er magistrat de la commune. Bien sûr question sport, la ville est plutôt bien équipée avec 2 grands stades en gazon naturel, 3 en tuf, 2 autres en pelouse synthétique, 4 salles omnisports, des gymnases, des terrains de tennis. Mais pour la plupart des adolescents, c'est la déprime : « On s'ennuie à mourir, la plupart des salles de cinéma entre les mains des privés sont dans un état lamentable. Nous n'avons pas d'aire de jeu. Celles qui existent et réalisées par la commune ont été transformées en parking de stationnement gardé. L'exemple est donné à la plaine ouest où, à quelques mètres d'un établissement scolaire primaire, un individu s'est approprié l'aire de jeu », jette un enfant de 12 ans.