Invité à un grand rassemblement destiné à permettre aux habitants de la commune de Annaba de l'interpeller directement tout autant que plusieurs autres élus, le président de l'Assemblée populaire communale de Annaba, Kouadria Nourredine, n'a pas, une nouvelle fois, daigné répondre aux attentes de la population qui l'a élu. « Je n'ai pas beaucoup de temps à vous accorder. Quelque chose de plus important m'attend. Avant de partir, je permettrai à 2 ou 3 d'entre vous de poser leur problème. » Par cette déclaration, le P/APC a mis un terme aux espoirs placés par beaucoup de citoyens dans cette rencontre. Nombre d'hommes et de femmes étaient venus avec la ferme intention de poser les problèmes auxquels est confronté leur quartier. Ce jeudi, l'image d'un P/APC de Annaba peu attentionné vis-à-vis des citoyens de sa commune est apparue dans toute sa réalité. « Nous sommes la puissance publique » et « nous sommes les seuls à décider », sont les deux expressions qu'il a utilisées comme pour impressionner ses vis-à-vis. En fait, M. Kouadria n'a pas jugé utile de rester plus d'une demi-heure. Ce qui ne lui a pas permis de jauger la détermination des représentants des différents quartiers à peser de tout leur poids pour la prise en charge de leurs problèmes en termes d'environnement, d'aménagement, d'ouverture, de développement économique, social, culturel et sportif. Le président de l'APC de Annaba était tellement pressé de partir qu'il n'a pas eu le temps d'apprécier les ambitions partagées par les participants à ce rassemblement pour une commune plus forte, plus dynamique, plus solidaire. Il s'agit là d'un défi que les nombreux animateurs de comités de quartier, réunis à l'initiative de l'Union des associations des comités de quartier de Annaba à la salle Echabab, auraient souhaité relever avec le soutien de leur APC. Le maire n'en avait apparemment cure. Dans son intervention, il avait paru vivre loin de la réalité du terrain. Une écoute plus attentive lui aurait permis de constater que quotidiennement, au parc roulant de sa commune, des bennes tasseuses ne sont pas utilisées faute de conducteurs en nombre suffisant, que les agents de la voierie sont démunis du minimum de moyens, tels les balais. Il aurait relevé que des quartiers, comme Didouche Mourad à titre d'exemple, sont confrontés au problème des conduites d'eaux usées défectueuses depuis plusieurs mois et au non-enlèvement des ordures ménagères. Ces quartiers ne sont pas alimentés en eau potable ou n'ont pas d'éclairage public. Le P/APC aurait pu également enregistrer que sa campagne de démoustication n'était rien d'autre qu'un faux semblant. Il aurait noté que les ornières et nids-de-poule à la cité des Orangers, Kouba, Didouche Mourad, Benamiour, Oued Eddeheb et Oued Forcha se sont transformés en trous béants. Au contact de ces citoyens venus la tête pleine d'idées et de projets d'intérêt général, le maire aurait conclu que la baisse des recettes communales est due à la mauvaise gestion de la location des gares routières, parkings de stationnement, terrains de sport et marchés publics ou poissonneries, y compris à la Grenouillère. Les interventions des uns et des autres lui auraient permis de relever que, dans sa commune, des citoyens vivent la famine au jour le jour, d'autres, notamment ceux des bidonvilles comme Gassiot, sont en danger de mort. S'il était resté, M. Kouadria aurait certainement compris que l'arrogance et le mépris qu'il affiche clairement vis-à-vis des citoyens sont ses seuls adversaires et non ceux qu'il imagine être à la wilaya, à la daïra et à l'APW.