En dépit de la demande exprimée autant par les passagers des lignes intérieures que ceux des dessertes internationales, l'aéroport de Chlef demeure sous-exploité. Même les hadjs sont restés sur leur faim puisqu'ils n'ont pas eu droit aux départs aux Lieux saints à partir de cette infrastructure qui a coûté, rappelons-le, pas moins de 200 milliards de centimes au Trésor, pour étude et réalisation de l'aéroport. En visite sur les lieux en septembre 2006, le ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, avait pourtant fait part de son utilisation à cette fin. Il n'en est rien. L'aéroport continue à être exploité uniquement pour deux navettes hebdomadaires entre Chlef et Marseille, l'une par la compagnie Air Algérie et l'autre par Aigle Azur. La destination en question connaît, de l'avis de tous, un taux de fréquentation satisfaisant, compte tenu de la présence d'une communauté importante d'immigrés de la région (Chlef, Relizane, Tissemsilt et Aïn Defla) au niveau de la partie sud de la France. Toutefois, des désagréments sont causés parfois aux passagers, surtout de la part de la compagnie nationale, dont les avions arrivent avec beaucoup de retard comme cela a été le cas le 27 décembre dernier . En effet, les voyageurs en provenance de Marseille n'avaient débarqué que vers 16 h, soit plus de 4 heures sur l'horaire prévu. De plus, Air Algérie, prétextant l'insuffisance d'avions, n'utilise qu'un appareil de 140 places qui ne répond pas souvent aux besoins exprimés, surtout en période de pointe. On ne comprend pas ici les raisons qui poussent les dirigeants de cette compagnie à négliger la desserte de Chlef qui est censée contribuer au désengorgement de l'Aéroport international d'Alger, distant de 200 km. Cette interrogation est d'autant plus légitime que la compagnie a abandonné aussi les projets d'ouverture de nouvelles lignes avec Paris, Lyon et Metz, malgré les essais concluants effectués durant l'été passé entre ces villes et la région de Chlef. Idem pour les lignes intérieures où il n'existe pour l'heure aucun vol domestique. Cette situation, faut-il le dire, a eu des conséquences négatives sur le développement et la rentabilisation de cette infrastructure aéroportuaire qui est dotée d'équipements nécessaires de navigation aérienne, ainsi que d'une piste d'atterrissage de 3000 m.