L'Opep n'est pas près d'augmenter sa production, selon le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, qui assure la présidence de l'organisation pour 2008. S'exprimant hier au cours d'un point de presse en marge de la conférence nationale sur la réhabilitation des ouvrages de transport d'hydrocarbures tenue à l'hôtel Hilton, le président de l'Opep a déclaré : « La hausse des prix dernièrement était due principalement à ce qui s'est passé au Nigeria, les problèmes qui ont limité la production et après ce qui s'est passé au Pakistan, considéré comme un problème géopolitique par les opérateurs du marché et, bien sûr, aussi par le fait que le niveau des stocks aux Etats- Unis était l'un des plus bas depuis 4 ans. En plus, l'hiver très difficile non seulement aux Etats-Unis mais aussi en Europe et la combinaison de ces paramètres a fait que les prix sont montés ». A l'inverse, une baisse de la demande est aussi prévisible « si la récession prend forme, il y aura un impact sur la baisse de la demande bien sûr. Pour le moment, les risques de récession ne sont pas considérés comme très très importants. Ce qui prime surtout maintenant, c'est la forte demande, ce sont les problèmes géopolitiques qui vont perdurer et les prix vont encore perdurer pendant un certain temps, probablement, disons, jusqu'au premier trimestre de cette année et peut-être qu'au deuxième trimestre il y a d'habitude une baisse de la demande, ce qui est normal et il y aura peut-être une stabilisation des prix », a estimé le ministre. Ainsi, les prix devraient rester élevés jusqu'au mois de mars avant de se stabiliser avec une possible baisse de la demande à la fin de l'hiver. En réponse à une question sur le prix du baril de pétrole voulu par l'Opep, le ministre a déclaré : « Il faudrait que vous le sachiez, l'Opep n'a jamais eu d'objectif des prix. On avait à un certain moment une bande de 22-28 dollars le baril. Cette bande a été abandonnée. Et ce qui est important pour l'Opep, c'est de satisfaire les besoins du marché mondial en pétrole, ça c'est l'objectif principal défini dans les statuts de l'Opep. Satisfaire les besoins du marché mondial en pétrole. » Concernant une hausse probable de la production de l'Opep après que le baril de pétrole ait atteint les 100 dollars et de quel niveau serait-elle, le ministre a indiqué : « Il y a une réunion extraordinaire le 1er février à Vienne qui va revoir l'évolution du marché jusqu'au 1er février, on va voir la situation, si elle perdure, si elle s'aggrave en termes de niveau des stocks... et il y aura le consensus au niveau de l'Opep... Est-ce qu'on va augmenter ? Est-ce qu'on va laisser la production à ce niveau-là ? Seule la conférence va pouvoir décider. » « Il y a un équilibre entre l'offre et la demande », selon le président de l'Opep. « Bien sûr, les stocks sont plus bas que la moyenne des 4 dernières années, mais ils sont quand même dans la moyenne des 5 dernières années », a estimé le ministre. « Maintenant le problème crucial c'est l'évolution de la situation économique aux Etats-Unis et en Europe, parce que c'est ça qui va définir un peu pour le restant de l'année ce qui va arriver », a indiqué le ministre. « S'il y a vraiment une récession à ce moment-là, il y aura un impact sur la demande. Donc, l'Opep n'a aucun intérêt à augmenter la demande si on sait que plus tard, elle aura besoin de réduire », a-t-il ajouté. « Ce qui nous intéresse nous, est-ce qu'on va satisfaire la demande mondiale, est-ce qu'il y a un équilibre entre l'offre et la demande », a ajouté le ministre. « Ça on peut le contrôler », a indiqué le ministre. « Le reste, on ne peut pas le contrôler, ce qui se passe en géopolitique, l'hiver, la spéculation... maintenant il y a même des fonds d'investissement, parce qu'ils ne trouvent plus rien à investir, donc ils investissent maintenant dans le baril en papier. Ils vont avoir un impact beaucoup plus important sur les prix », a conclu le ministre.