Face à la flambée des cours du pétrole qui a propulsé le baril au-delà des 100 dollars, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, qui a débuté, le 1er janvier, son mandat de président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pour l'année 2008, a affirmé, hier, que l'Opep n'a pas d'objectif de prix. S'exprimant lors d'une conférence de presse organisée en marge de la conférence nationale de sensibilisation sur les ouvrages de transport d'hydrocarbures, le nouveau président de l'Opep a indiqué que "ce qui est important pour l'organisation, c' est de satisfaire les besoins du marché mondial". La hausse des cours du pétrole persistera jusqu'à la fin du premier trimestre 2008, a-t-il, par ailleurs, souligné."La hausse va probablement perdurer jusqu'à la fin du premier trimestre 2008", a déclaré M. Khelil. Il a ajouté qu'une "stabilisation des cours au deuxième trimestre est probable". Cette hausse record des cours du baril, M. Khelil l'a attribuée aux récents événements mondiaux et à la spéculation. L'évolution des prix est due, selon lui, à ce qui s'est passé au Pakistan avec l'assassinat de l'ex-Premier ministre Benazir Bhutto, les récents événements qui ont secoué le Nigeria provoquant une limitation de la production et enfin la baisse des stocks américains. "C'est la conjugaison de tous ces paramètres qui est en cause", a ajouté le ministre. Il a évoqué également le problème financier lié aux "subprime" qui continue de se faire ressentir en mettant à mal un certain nombre de grandes banques. Concernant la réaction de l'Opep à cette situation, M. Khelil a indiqué qu'il est prématuré de dire ce qu'elle sera. Lors de la prochaine réunion de l'organisation, prévue en février, les membres passeront en revue les données du marché et c'est sur la base du consensus qu'une décision sera prise. C'est donc à la lumière du marché (offre/demande et les autres facteurs) que l'organisation se prononcera en février. Cependant, M. Khelil a insisté sur le fait que le problème "crucial" reste l'évolution de la situation économique aux Etats-Unis et en Europe. Même s'ils ne sont pour le moment pas très forts, les risques d'une récession économique demeurent. Dans ce cas, il ne serait pas judicieux, selon lui, d'opérer une augmentation pour que, quelques mois après, aller vers une coupe de la production. L'Opep ne contribue qu'à hauteur de 40% de la demande mondiale, les 60% restants proviennent des producteurs hors Opep. Ces pays, a indiqué M. Khelil, n'ont pas atteint leur objectif de production durant l'année 2007. Et si cette année encore ils ne produisent pas leur part, le risque sur la demande va encore se poser. A une question sur l'impact de l'envolée du prix du pétrole sur l'Algérie, M. Khelil a indiqué que compte tenu de l'importance des recettes des hydrocarbures dans l'économie nationale (98%), cela ne peut être que bénéfique. En effet, un baril à 100 dollars ne pourra qu'améliorer les recettes de l'Algérie et lui permettre ainsi d'injecter de gros budgets pour la relance de l'économie nationale et le lancement de grands projets structurants. Enfin, concernant la conférence nationale de sensibilisation sur les ouvrages de transport d'hydrocarbures, le ministre de l'Energie a indiqué que cette rencontre, initiée par son ministère et Sonatrach, vise à sensibiliser les différentes parties concernées par les risques que constituerait l'exploitation des canalisations de transport d'hydrocarbures liquides et gazeux. Elle vise également à rassembler tous les acteurs et discuter le sujet pour coordonner les actions des uns et des autres dans l'objectif d'une meilleure prise en charge, à tous les niveaux, de cette situation dont les conséquences sont incalculables.