Le montant du Fonds de régulation des recettes (FRR) a atteint les 3215 milliards de dinars à fin décembre 2007, contre 2931 milliards de dinars à fin 2006, a indiqué hier le ministre des Finances, Karim Djoudi, lors de la cérémonie de notification officielle des crédits d'équipement alloués aux ministères et aux wilayas pour l'exercice 2008. Le FRR a été créé par les pouvoirs publics pour absorber le surplus de la fiscalité pétrolière lorsque la valeur du baril de pétrole dépasse le prix de référence de 19 dollars dans l'élaboration de la loi de finances. Le ministre a révélé dans le même sillage que la dette interne publique a enregistré une baisse de l'ordre de 41%. Elle s'est stabilisée à 1050 milliards de dinars à fin décembre 2007 contre 1780 milliards de dinars à fin 2006. M.Djoudi a précisé qu'il s'agit essentiellement de la dette des entreprises concernées par l'assainissement et de bons de Trésor. La dette publique interne représente actuellement 15% du PIB à fin 2007 contre 32,6% en 1999. Le ministre a souligné par ailleurs que le volume des importations algériennes a augmenté de 10% en 2007 alors que la croissance économique hors hydrocarbures s'est établie à 6,8%. Le premier argentier du pays a annoncé à cette occasion la présentation prochaine de la nouvelle loi organique régissant les dépenses publiques à l'APN. Selon le ministre, ce texte réglementaire fixera les conditions de contrôle des dépenses publiques. Cette annonce faite par le représentant du gouvernement devant les représentants des départements ministériels et des wilayas sonne comme un avertissement contre une gestion empreinte de gaspillage et de gabegie. D'ailleurs, il a insisté sur la nécessité de la maîtrise des coûts et du respect des délais de réalisation des projets engagés par l'Etat. Ce dernier a consacré d'importantes ressources aux dépenses publiques qui sont passées à un équivalent de 62% du PIB en 2007 contre 34% du PIB en 1999. La loi de finances 2008 prévoit un montant de crédits de 4322,86 milliards de dinars (+9,53% par rapport à la loi de finances complémentaire 2007). Une bonne partie des crédits du budget de fonctionnement 2008 sera consacrée au relèvement des salaires dont l'impact financier est évalué à plus de 166 milliards de dinars, les subventions de fonctionnement pour la mise en service de 303 nouveaux établissements publics et renforcement de ceux existant (32,2 milliards de dinars). Le budget de fonctionnement comprend également les dépenses engagées par l'Etat pour le soutien des entreprises publiques et les subventions des produits de première nécessité comme le blé et le lait. Quant au budget d'équipement, il vise à prendre en charge des programmes retenus au titre du programme complémentaire de soutien à la croissance économique et des programmes additionnels. Pour les investissements, 75% des crédits de paiement se concentrent sur les secteurs de l'agriculture, de l'hydraulique, des infrastructures économiques et administratives, de l'habitat et de l'éducation. M. Djoudi est revenu également sur le gel de la privatisation du Crédit populaire d'Algérie en indiquant que les pouvoirs publics se sont abstenus de fixer une échéance pour la reprise de ce processus tant que les retombées de la crise des crédits hypothécaires aux Etats-Unis n'auront pas révélé toutes leurs répercussions. Il devrait y avoir plus de visibilité en 2008, at- il signalé toutefois.