L'année 2008 sera-t-elle celle de la stabilité du pouvoir d'achat que 2007 aura largement entamé ? Personne ne semble douter le moindre instant que l'envolée des prix ira en s'accentuant. Après un été très chaud, avec l'envolée des prix de la pomme de terre, un Ramadhan éreintant et une rentrée des classes des plus précaires, le consommateur le plus incrédule continuera de subir des augmentations à répétition. Mais c'est certainement la dernière décade de décembre qui aura enlevé la palme de l'incertitude. Pendant que le sachet de lait faisait quelques épisodiques apparitions, à la faveur d'une grève à répétition des transformateurs privés, c'est sans doute le prix de la semoule et de l'huile qui entamera définitivement les derniers espoirs du citoyen. Si bien que l'entrée pluvieuse de la nouvelle année se sera faite dans une terrible froideur. Avec le litre d'huile qui frôle les 200 DA, le kilo de semoule les 60, voire 65 DA chez des commerçants parasites, la farine boulangère à 50DA, le croissant sans grains de sésame à 18 DA, la galette de pain paysan à 30 DA, la sardine même lorsqu'elle est abondante à 150 DA, il faudra chercher longtemps avant de trouver le moindre légume, alors que c'est la plaine saison, à moins de 50 DA. Fenouil, fève, navet et carotte se vendent largement au dessus de 40 DA. Par la grâce du mildiou, la pomme de terre est enfin descendue aux alentours de 30 DA. Encore faudra-t-il aller la chercher sur le marché de Aïn Sefra, où les prix parviennent à donner une fidèle image de la mercuriale, car chez les autres marchands de légumes, ce tubercule reste fortement scotché à 50 DA. Ce qui permet à ces spéculateurs de faire des marges bénéficiaires très substantielles. Pour s'en convaincre, il suffit de faire un tour sur les champs de pomme de terre ou au marché de gros de Ouled El Bachir pour apprendre que ce légume qui aura fait l'actualité durant toute l'année écoulée, se négocie entre 18 et 25 DA. Cela fait une marge nette de 25 à 30 DA, soit largement autant et souvent plus que le fellah qui aura peiné pas moins de 5 mois d'endurance, entre labeur et stress, pour pouvoir enfin reprendre son souffle et écouler, sans grosses pertes, son produit. Même les fruits de saison que sont les oranges, sont loin d'être à la portée des bourses moyennes. Les beaux fruits juteux et sucrés sont signalés entre 80 et 100 DA. Pour les plus rabougris, faute de travaux d'entretien et d'irrigation, il est possible d'en acheter entre 50 et 70 DA ; cependant, lorsqu'elles ne sont pas acides, ces oranges bon marché sont forcément peu juteuses ; ce qui les rends peu attractives. Cette flambée des prix aura également entraîné dans son sillage les fruits d'importations dominés par les pommes et la banane, qui ont gagné respectivement 30 et 80 DA en l'espace d'une semaine, ce qui les aura propulsé à 180 pour les pommes et 160 DA pour la banane. Une fois passé le cap du nouvel an, la banane aura reculée de 25 DA, sans toutefois retrouver son prix de 2007 qui aura varié entre 75 et 90 DA.