Les enseignants du lycée Mohamed Boudiaf d'El Madania entameront aujourd'hui et demain une grève générale. Ce mouvement de protestation, décidé suite à l'assemblée générale qui s'est tenue le 20 novembre 2004, fait suite à des griefs retenus contre le proviseur. Selon une lettre signée par plus de 30 enseignants, dont nous détenons une copie, le premier responsable du lycée est accusé de les avoir « piégés ». « L'autorité pédagogique a été piétinée par le proviseur », accusent-ils. Nos interlocuteurs affirment que ce dernier a procédé à l'inscription de pas moins de 80 élèves renvoyés de leurs lycées respectifs, parmi eux des élèves âgés de 20 ans alors qu'il a refusé d'autoriser un élève du lycée, âgé de 18 ans et ayant échoué au bac, de refaire son année. Nos interlocuteurs affirment que la note de l'inspecteur de l'Académie d'Alger interdit formellement ce genre de pratique. Malgré cela, le proviseur « n'a pas été inquiété », ajoutent-ils. « Un élève ayant obtenu une moyenne annuelle de 6 sur 20 a été admis au lycée Mohamed Boudiaf, alors qu'un autre né en 1985 a pu s'inscrire en 1re année secondaire. C'est horrible », soutiennent-ils. Par ailleurs, les protestataires tiennent à dénoncer le « licenciement déguisé » de 5 surveillants, une journée seulement après la grève enclenchée par les enseignants affiliés au CLA, le 5 octobre dernier. « Ces surveillants ont été accusés par le proviseur d'avoir soutenu la grève des enseignants. C'est pour cette raison qu'ils ont été mutés par l'inspecteur de l'Académie d'Alger, suite à une proposition du proviseur, le 6 octobre dernier. Ces surveillants ne sont même pas passés par la commission paritaire », nous dit-on. Les contestataires, qui ne sont pas près de baisser les bras, attestent que ces surveillants n'ont pas été admis à leurs nouveaux postes d'emploi sous le motif de surplus au niveau de l'effectif. Actuellement, ces employés, dont l'un d'eux a 28 ans d'expérience, se sont retrouvés au chômage, alors que « le proviseur a procédé au recrutement de trois nouveaux surveillants dans le cadre de l'emploi de jeunes », atteste-on. Contacté, le proviseur du lycée Mohamed Boudiaf, M. Bakhtaoui, était hier injoignable.