La crise que couve depuis des années le secteur de l'éducation s'aggrave. Après les enseignants qui ne décolèrent toujours pas, les élèves se mettent de la partie pour contester la surcharge des programmes scolaires. Ce sont les lycéens de terminale qui sont montés au créneau, depuis avant-hier, pour crier leur ras-le-bol et demander un allégement des programmes. La protestation est enclenchée par les élèves représentants sept lycées de la capitale (les établissements d'El Idrissi, de Omar Ibn El Khattab, de Delacroix, de Saint Michel, de Omar Racim et de Sainte Elisabeth). Rassemblés dans un collectif, les élèves ont tenté, dimanche dernier, de marcher vers le ministère de l'Education à Hydra (sur les hauteurs d'Alger), avant d'être refoulés par des policiers. Ces derniers ont même procédé à l'arrestation de quatre lycéens, qu'ils ont relâchés dans la journée. D'autres élèves ont été tabassés. Hier encore, un impressionnant dispositif de sécurité a été dépêché devant les lycées pour empêcher tout rassemblement ou marche des élèves. A El Idrissi, les policiers sont intervenus pour disperser les nombreux lycéens qui se sont rassemblés devant leur établissement vers 8h. Mais le problème est loin d'être résolu. Pour ces lycéens qui seront au rendez-vous avec une échéance capitale pour leur avenir scolaire, le baccalauréat, l'inquiétude est à son paroxysme. « Les résultats obtenus par la majorité des élèves au premier trimestre sont catastrophiques. Ceux qui ont réussi à avoir la moyenne, toutes branches confondues, se comptent sur les doigts d'une seule main », nous déclare une lycéenne. Et d'ajouter : « La situation est plus compliquée, puisque le programme du premier trimestre n'a pas été achevé. » Selon les élèves, même les enseignants sont conscients de la gravité de la situation. « Ils nous disent clairement que ce programme ne devrait pas être destiné aux classes de terminale. Si maintenant nous bénéficions de l'aide de nos profs, qu'allons-nous faire le jour du bac ? », s'interrogent-ils. Dans une lettre adressée au ministère de l'Education, les lycéens ont énuméré en cinq points les problèmes auxquels ils sont confrontés et ont exprimé leur détresse. « La surcharge des programmes ne nous permet pas d'assimiler nos cours et de préparer l'examen final », expliquent-ils en appelant leurs parents à intervenir pour faire entendre leurs doléances. i
