Cela devient une véritable inquiétude pour les habitants de cette région frontalière : la farine est devenue une denrée rare dans les commerces, au point où même les boulangeries ont revu à la baisse leur production quotidienne de pain. Et dès le début de l'après-midi, s'enclenche un branle-bas de combat chez les ménages. « La farine est introuvable dans les épiceries et le pain est inexistant dans les boulangeries, où voulez-vous qu'on aille chercher notre pitance, dans le pays voisin ? », s'offusquent des pères de famille résidants la cité Brigui. Cette matière de première nécessité fait des siennes depuis un peu plus de deux mois, mais le problème s'amplifie au fil des jours. Des boulangers déclarent : « Nous sommes approvisionnés par la seule minoterie de Maghnia (plusieurs daïras limitrophes s'en approvisionnent aussi) et en quantités minimes, d'où cette pression sur le pain. A ce rythme, nous allons vers la fermeture pure et simple. » D'autres commerçants du gros affirment que « depuis l'instauration du passavant au carrefour 35, assujettissant les commerçants à déclarer leurs marchandises (factures et documents fiscaux, entre autres), les choses ont tourné mal et ce sont les consommateurs qui en paient le prix fort ». Tension En fait, à Maghnia tous les produits ont enregistré des augmentations vertigineuses de leurs prix. Les citoyens véhiculés se déplacent à Tlemcen (65 km) pour faire leurs courses, les plus démunis pestent contre les autorités. « C'est une discrimination ; l'Etat veut lutter contre la contrebande, mais le hic, c'est que les trafiquants continuent leur business et la population est marginalisée de plus en plus… Sommes-nous des Algériens à part entière ? », s'interrogent, en colère, des citoyens qui ont beau interpeller les responsables sur cette « injustice », en vain.