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La rue exprime son inquiétude
GRÈVE DES BOULANGERS
Publié dans L'Expression le 27 - 07 - 2004

Ni l'avis du citoyen ni sa condition de vie ne sont pris en considération.
Quelques heures après l'annonce de la prochaine grève des boulangers, la rue exprime son inquiétude et sa peur non pas de ce débrayage, mais de l'augmentation éventuelle du prix du pain de 8,50 à 11,50 DA. Ce tarif est revendiqué par le comité national des boulangers et pâtissiers algériens, affilié à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa). Mais qu'en pense le simple citoyen qui assiste impuissant.
De surcroît, ni son avis ni sa condition de vie ne sont pris en considération. Pour répondre à la question, cela vaut la peine de voir du côté de ces petites gens. Là, il suffit d'évoquer le sujet pour susciter leur courroux.
Une irritation cachée par un quotidien si préoccupant. «Les prix du pain à la hausse? Il n'y a que ça qui manque. Dire que toute la charge qu'on nous impose est insuffisante. Déjà, le sachet de lait est payé à 25 DA. Les fruits et légumes sont souvent «cédés» à des prix inabordables...» nous déclare un père de famille qui ajoute: «Si l'Etat consent, il n'a qu'à payer cet aliment de base pour tous les Algériens. Personnellement je ne peux pas payer une baguette de pain à 11,50 DA et je ne peux même pas l'imaginer. Sinon, qu'on revoit le Snmg à la hausse, c'est l'unique moyen de venir à bout de cette affaire et de satisfaire toutes les parties.» D'autres encore, surprenant (?), disent ne pas connaître le prix d'une baguette de pain. «Je ne sais pas le prix réel. De toutes les façons, moi j'achète le pain à 10 DA. Il est fabriqué à base de blé tendre. Il a plus de goût et est plus nourrissant.» Pourtant, ce pain, dit «amélioré», ne coûte que 8,50 DA! Quant à celui de 7,50 DA... là c'est incroyable. Ceux que nous avons interrogés disent ne l'avoir jamais acheté. Quelle en est la raison? «La pâte est mal cuite, en sus, un manque flagrant des ingrédients nécessaires est décelé. La quantité de la levure, de l'huile utilisée ne répondent pas aux normes...ce qui fait que le pain fabriqué reste de piètre qualité.» Et souvent, ajoute notre interlocuteur «on ne respecte pas les normes définissant le poids de la baguette qui est de 250 g». Par ailleurs, un autre point, anodin, mais d'une importance capitale à soulever: prend-on en compte les 50 centimes restants que le boulanger rend en guise de monnaie? «Quoi qu'on fasse, le prix de la baguette revient à 10 DA. Chez les boulangers, le 1,50 DA, c'est la valeur du sachet, pourtant il est strictement interdit de vendre du pain sans le mettre dans un sachet en papier...», s'indigne un citoyen qui n'a pas manqué de souligner un fait qui caractérise, malheureusement, la majorité des boulangers: «A partir de 18h, il ne faut jamais te hasarder à te rendre chez le boulanger pour demander du pain, tu n'en trouveras pas.» Pourtant c'est la vérité, l'âpre vérité, dirait Dante. Les après-midi, il est plutôt conseillé de voir du côté des vendeurs de pain sur la voie publique. Parfois, ces amateurs de commerce informel exposent leurs marchandises sur les places publiques. A la place des Martyrs, au Ruisseau, à El Harrach... ces places sont devenues «célébrissimes». Ils constituent une véritable concurrence pour les boulangers.
D'ailleurs, ceux qui étaient présents, avant-hier, à la réunion du comité national des boulangers ont dénoncé ce genre de pratiques. Mais là une question s'impose : comment ces commerçants au noir parviennent-ils à obtenir ces quantités impressionnantes de pain? Parce que, pour fabriquer du pain il faut quand même avoir les moyens nécessaires. Ne cherchons pas ailleurs. La réponse n'est pas choquante, elle est même connue de tout le monde: «Je l'achète de la boulangerie d'à côté», nous confie un jeune vendeur de pain. A combien? avons-nous demandé. «Il est cédé entre 6 et 6,50 DA.» A se demander maintenant s'il faut faire l'aveugle devant de telles pratiques. Car les autorités censées contrôler les marchés, demeurent cet éternel absent. C'est une réalité que d'aucuns ne peuvent nier. Le phénomène est là sous nos yeux. Nous le vivons au quotidien, mais personne ne peut changer la situation ni lever le petit doigt. Les choses sont inquiétantes.
D'autant que ce phénomène a été relevé dans toutes les wilayas du pays, sans exception aucune. Aussi, les boulangers présents à la réunion extraordinaire de leur comité national, se plaignent des petits épiciers qui vendent cette matière essentielle et la plus consommée en Algérie. Une autre visite à l'improviste est rendue chez ces épiciers. Le pain est cédé selon la volonté du commerçant. Mais souvent à 10 DA. Là encore, la réponse ne se fait pas attendre: «Ce sont les boulangers qui nous vendent ce pain», déclarent tous ceux que nous avons interrogés.
Toutefois, pour voir plus clair, nous avons essayé de contacter la Direction du contrôle des prix (DCP) de la wilaya d'Alger. Impossible de joindre cette instance. Il faut croire que cette période de canicule les a sérieusement affectés. Par ailleurs, du côté de la direction générale de la régulation des marchés, affiliée au ministère du Commerce, on nous fait part de la quantité de blé tendre importée par l'Algérie. Ainsi, annuellement, notre pays importe quelque 20 millions de quintaux de blé tendre. Soit l'équivalent de 65% de ses besoins en la matière. Quelque 50 autres millions de quintaux entre semoule, farine et pâtes alimentaires.
De ce fait «les minoteries ne souffrent d'aucun déficit en la matière» a tenu à préciser M.Yahiaoui, directeur de la régulation des marchés au ministère du Commerce, contacté hier par téléphone. Ainsi, l'augmentation des prix du pain est un feuilleton à suivre. A présent, la fin reste ouverte. D'un côté, les plaintes des boulangers qui menacent de recourir à une grève générale, de l'autre, le ministère du Commerce qui campe sur ses positions à ne pas répondre à ces revendications, pourtant jugées légitimes. Entre ces deux parties, le citoyen reste cet éternel bouc émissaire qu'on continue d'ignorer.


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