La colline boisée, surplombant le tunnel Oued Ouchaïah, est envahie par plus de 260 baraques. A peine visible pour les usagers empruntant ce tunnel, l'immense bidonville implanté grâce au silence complice de l'administration locale gagne du terrain aux dépens de l'unique forêt de la localité. Le moindre espace situé entre les arbres est occupé par une masure abritant une famille. D'après une source proche de l'APC, ce qui est très inquiétant, c'est le ruissellement continuel des eaux de rebut. « Comme le bidonville n'est pas relié à un réseau d'assainissement, les eaux usées s'infiltrent à travers les couches perméables du sol et atteignent les parois du tunnel. Ce sont des eaux agressives. Elles peuvent corroder les matériaux et causer des dommages importants à l'ouvrage », a-t-elle indiqué. La même source précise qu'un morceau se serait détaché de la paroi. Ce qui aurait, selon lui, nécessité l'intervention d'une équipe de la DTP. Par ailleurs, d'aucuns affirment que l'ouvrage lui-même est dépourvu de normes de sécurité. « Lors du sommet arabe, à la suite du blocage de la circulation, nous avons été pris au piège à l'intérieur du tunnel. Nous ne pouvions ni avancer ni rebrousser chemin. Plusieurs conducteurs ont été pris de malaise suivi de difficultés respiratoires », a expliqué un usager. Un autre cas a été signalé. Des fêtards n'ont pas trouvé mieux que d'allumer des fumigènes à l'intérieur du tunnel. Pensant à un incendie, des automobilistes ont fait marche arrière. « Le tunnel ne dispose ni de sortie de secours ni d'extincteurs. Il me semble aussi que les extracteurs ne fonctionnent pas », a poursuivi le même interlocuteur.