La situation de l'habitat précaire représente un véritable casse-tête pour les autorités de la ville. Plus de 20 000 baraques, formant plusieurs bidonvilles, avaient été recensées. Malgré les nombreuses réalisations de logements, sous différents statuts, ce nombre a baissé, légèrement, en ce début d'année 2008, avec 18 000 habitations précaires, dans lesquelles vivent 145 717 personnes, représentant 18 719 familles. Avec ses 62 265 habitants dans 8 636 baraques, la commune chef-lieu de wilaya reste le plus important site à forte concentration de ce type de population, suivi de la commune d'El Bouni. Dans cette dernière, c'est pratiquement le statu quo en matière de recasement. Pourtant, des milliers de logements, notamment à Sidi Salem, Bouzaroura et Boukhadra, avaient été attribués. Une enquête, réalisée dans la seule cité de Boukhadra, nous a permis de relever que plusieurs logements et même des locaux commerciaux ont fait l'objet de désistement en contrepartie de fortes sommes d'argent. Tout un îlot de logements et de locaux commerciaux a été attribué à des proches parents d'un élu très influent, lors d'un des précédents mandats à l'APC d'El Bouni. C'est cette même situation qui a prévalu dans les attributions des plateformes et lots de terrain, en l'occurrence ceux du site de la crête II. Enfin, les autorités locales comptent énormément sur l'attribution des centaines de logements en construction en face du pôle universitaire pour absorber les bidonvilles et l'habitat précaire. A ce propos, plusieurs jeunes souscripteurs affirment ceci : « Nous avons déposé des dossiers, versé notre apport financier personnel, et attendons depuis plusieurs années l'attribution. Le retard considérable qu'ont connu les chantiers risque de durer davantage ». En effet, une des causes, qui participe à la constante évolution des bidonvilles, est le retard accusé dans les chantiers des logements LSP et sociaux.