Abdelmadjid Sidi-Saïd, secrétaire général de l'UGTA, qui a pris part hier aux travaux de la huitième session de la commission exécutive de la Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR), qui se sont déroulés à l'hôtel El Kittani à Alger, a révélé qu'il avait failli démissionner de son poste pendant la période estivale. « J'ai subi beaucoup de pressions durant les mois de juillet et août au point que j'ai pris la décision de rendre mon tablier si ce n'était l'insistance de mes proches de ne pas quitter le poste. J'ai révisé ma position de crainte que l'on interprète mon geste comme une trahison », a-t-il révélé. Selon lui, l'appareil syndical est lourd à gérer. « Il y a une démarche hypocrite au sein de l'UGTA », a-t-il dit. Il semble faire allusion aux personnes ambitieuses qui usent de tous les moyens pour lui succéder à la tête de la centrale syndicale. M. Sidi-Saïd n'est pas contre le changement, mais de son avis cela ne doit pas se faire au détriment de l'UGTA. « Ma générosité et ma bonté ont pris le dessus sur la rationalité », a-t-il lancé. Il s'est dit déçu de voir qu'à l'intérieur de l'UGTA il n'existe pas de débat sur les questions de l'heure comme le dossier de la privatisation et les réformes économiques. Le 11e congrès de l'UGTA sera, selon lui, un tournant décisif pour la centrale. « Le congrès déterminera l'avenir lointain de l'UGTA ou alors sa disparition définitive », a-t-il prévenu. Un compte-rendu du rapport moral des activités a été présenté par Abdelmadjid Azzi, secrétaire général de la fédération, aux délégués des différentes wilayas. L'organisation du 4e congrès de la FNTR était également à l'ordre du jour de cette rencontre. Le secrétaire général de la FNTR a expliqué que cette année, et pour la première fois depuis l'avènement du décret de 1992 régissant le fonctionnement des caisses de sécurité sociale, l'arrêté signé par le ministre du Travail et de la Sécurité sociale fixant les taux de revalorisations annuelles, n'a pas tenu compte des propositions du conseil d'administration. Le ministre du Travail, selon M. Azzi, a estimé que les moyens financiers de la CNR pourraient être mis en danger dans le cas où les taux proposés (8% et 5%) seraient pris en compte. Il a, après consultation de la fédération, reconduit les mêmes taux que ceux de l'année dernière (6% et 4%). La FNTR a réagi pour marquer son total désaccord et exprimer la grande déception des retraités qui s'attendaient à des taux plus importants. M. Azzi a estimé que les arguments avancés par Tayeb Louh pour justifier cette décision ne sont pas fiables dans la mesure où le budget de la CNR, qui prévoit un excédent de 15 milliards de dinars pour l'exercice actuel et qui comporte l'enveloppe nécessaire à la revalorisation à hauteur de 5 milliards de dinars, a été adopté par le conseil d'administration et approuvé par la tutelle. Le problème de l'équilibre financier de la CNR, selon M. Azzi ,est apprécié différemment par la FNTR et par le ministre du Travail. D'après lui, le budget de la CNR sera déficitaire si l'on retranche l'excédent dégagé par la retraite anticipée (10 milliards de dinars). Toutefois, la retraite proportionnelle et celle sans conditions d'âge ne sont financées par aucune cotisation, ce qui n'est pas le cas pour la retraite anticipée. Les dépenses engagées annuellement, et à ce titre, dépassent les 30 milliards de dinars pour une population actuelle de 280 000 bénéficiaires. Sur un autre volet, la FNTR a proposé l'organisation, par ses propres moyens, de son 4e congrès. Les responsables de la fédération ont suggéré juin 2005. La date exacte sera arrêtée par la centrale syndicale afin d'éviter que les fédérations tiennent leur congrès en même temps. Pour les besoins de ses assises, la FNTR envisage la participation de chaque adhérent avec 3 DA versés chaque mois.