Après une suspension qui aura duré plus d'une année et moult rebondissements, les opérations de greffe rénale à partir de donneurs vivants ont finalement repris au niveau du service de transplantation rénale de l'EHS Boucherit, situé à la cité Daksi Abdeslem de Constantine. Dirigée par le professeur Bendjaballah, l'équipe chirurgicale du service de transplantation rénale de cet établissement devait, en effet, effectuer une greffe rénale, la première intervention du genre depuis l'interruption des transplantations en novembre 2003, mais l'opération, programmée pour dimanche dernier, a dû être reportée le jour même en raison de l'état de santé du receveur. Le Pr Bendjaballah nous a confirmé cette information, précisant que « le bilan sanguin du malade a mis en évidence un problème hématologique qui a nécessité l'annulation de l'intervention qu'on espère pouvoir entreprendre dimanche prochain, sinon on programmera un autre patient en attendant que le premier se rétablisse ». Les responsables de la clinique rénale disposent, à ce titre, d'une liste de malades dans l'attente d'une greffe, lesquels devraient être pris en charge suivant le planning des interventions, programmées, nous confie notre interlocuteur, « tous les dimanches ou au plus tous les dix jours ». Outre cela, l'établissement a reçu le fameux matériel préalablement réclamé au ministère par la direction de la clinique rénale, notamment des scialytiques, des lave-mains, des bistouris électriques ainsi que des instruments de chirurgie, « un matériel indispensable dans un bloc opératoire », indique-t-il par ailleurs. Ainsi, « les blocages » rencontrés et dénoncés précédemment par l'équipe du Pr Bendjaballah ont disparu et le triste épisode de la suspension des transplantations rénales a finalement connu une issue heureuse au grand soulagement des malades. Cette suspension inexpliquée avait, pour rappel, incité en mai 2004 le ministère de la Santé à dépêcher une commission d'enquête sur les lieux afin de déterminer les raisons réelles de cette « pause », d'autant que celle-ci n'a pas manqué de susciter l'inquiétude des dialysés qui avaient menacé de solliciter l'intervention du président de la République. Entendu par les émissaires de Redjimi, le Pr Bendjaballah, responsable en chef des opérations de transplantation au niveau de la clinique rénale, avait alors été convié à reprendre les opérations, même si l'équipement neuf et performant sollicité à l'époque par l'EHS n'avait pas encore été accordé. Acculé par la commission d'enquête, le Pr Bendjaballah n'avait pas, rappelons-le, obtempéré surtout que ce dernier s'était retrouvé seul, privé de ses principaux collaborateurs, notamment après la mutation de la néphrologue de son équipe chirurgicale et l'affectation de deux chirurgiens de la clinique, formés à Strasbourg, au CHU Benbadis de Constantine. Partant de là, certaines sources proches de la clinique rénale avaient parlé de « sabotage », attribuant à la commission ministérielle des desseins inavoués, visant, selon ces mêmes sources, à « isoler » le Pr Bendjaballah, jugé, disait-on, à ce moment-là, « politiquement incorrect ». A noter enfin que 38 opérations de greffe rénale réalisées à partir de donneurs vivants ont été accomplies en trois ans (entre juin 2000 et novembre 2003), en plus de six transplantations effectuées à partir de cadavres.