Jassim Al Mannai, président-directeur général du Fonds monétaire arabe (FMA), a fait une intervention sans complaisance sur des choix économiques stratégiques de l'Algérie en général et le système financier algérien en particulier. Il a d'emblée estimé que l'Algérie devrait utiliser les grandes ressources financières dont elle dispose actuellement pour alléger la pression dans certains secteurs tels que celui de l'habitat. L'orateur a regretté, en outre, le non-respect des délais et le retard enregistré dans la privatisation de la banque publique, le Crédit populaire d'Algérie (CPA) et de l'opérateur public de télécommunications, Algérie Télécom. « Cela aurait eu des répercussions positives sur l'aboutissement des réformes », a-t-il dit. Il a rappelé dans ce sillage que de nombreux investisseurs arabes sont intéressés par ces opérations. Il s'est élevé, par ailleurs, contre le monopole des banques publiques sur le marché bancaire. Il a donc préconisé la privatisation de certaines d'entre-elles pour qu'il y ait une vraie concurrence. M. Al Mannai est également revenu sur l'amendement de la loi sur les hydrocarbures. Cette mesure, a-t-il dit, « réduit l'intérêt des investisseurs étrangers pour l'Algérie ». Le président du FMA s'est prononcé, par ailleurs, pour le recours par l'Algérie à la notation souveraine. Il a conclu son intervention en exprimant sa crainte de voir la politique avoir un impact sur les réformes, sans donner plus de détails.