La totalité des ouvrages du projet de réalisation de la voie ferrée Tizi Ouzou-Oued Aïssi seront livrés au mois de juin de l'année en cours, à en croire une source proche de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF). Interrogé par nos soins, le directeur des transports de la wilaya, quant à lui, s'est montré plus prudent sur les échéances. Contrairement à ce qu'il avait déclaré l'année dernière, le projet sera réceptionné à la fin du premier semestre au lieu de septembre 2009 comme prévu initialement. Le directeur justifie le retard par « les intempéries, ensuite, la construction du pont au niveau de l'hôpital d'Oued Aïssi qui nous a pris au moins 4 mois ». Il est utile de revenir sur les causes du retard d'un projet qui s'éternise, en mettant le doigt sur des éléments qui montrent des anomalies dans la maitrise des délais et qui affectent le bon déroulement des chantiers. Lancé à la fin de l'année 1994, ce tronçon de 14 km enregistre un taux d'avancement estimé aujourd'hui à 86 %, selon M. Rezig, directeur des transports. Le projet, dans son ensemble a marqué un dépassement de délai important qui place le secteur des transports dans la wilaya de Tizi Ouzou à plusieurs longueurs de ses objectifs. Avant de prolonger le tracé jusqu'à Oued Aïssi, la ligne a été prévue à partir de la gare ferroviaire de Tizi Ouzou à Keff Naâdja sur 4 km. Le même programme a, ensuite, connu un arrêt en 1998 et plusieurs réévaluations du coût de réalisation entre 1995 et 2001. La raison avancée par le responsable de la SNTF est reliée à la crise économique de 1998 où de nombreux projets à l'échelle du pays ont été bloqués ou dévalués. Deuxième entrave : l'imprécision, voire l'inexistence de plans souterrains sur le tracé de la voie ferrée susceptibles de faciliter la tâche au maitre de l'œuvre. Les services de Sonelgaz, de l'hydraulique, cités par nos sources, ne disposent pas, malheureusement, de tous les plans de passage des conduites AEP, de gazoduc et de câbles électriques que l'entreprise réalisatrice a mis du temps pour dévier. La même source note également les modifications apportées aux nombreuses études qui n'ont pas été effectuées sur des bases profondes pour atteindre leurs objectifs. Fin 2001, une autre opération est inscrite. Elle consiste en le prolongement du tracé initial de Kaff Naâdja à Oued Aïssi sur 10 km. Le même programme a été réévalué deux fois. Il est passé de 2,3 milliards de dinars en 2001 à 6,3 milliards de dinars en 2008 pour atteindre les 8,3 milliards de dinars en 2008. Soit un coût de réalisation de plus de 13 milliards de dinars pour les 14 km. Autant d'éléments qui ont fait perdre du temps et de l'argent au contribuable et qui pose le problème des critères dans le choix des bureaux d'études et des entreprises. Si l'on s'en tient aux déclarations des responsables du secteur, toutes les contraintes sont levées. Ainsi, la livraison du projet dans les délais fixés dépend de la cadence de travail de l'opérateur sur le chantier et la qualité technique des ouvrages. Par ailleurs, les travaux du projet de modernisation et de l'électrification de la voie ferrée Thenia-Oued Aïssi (64 km) n'est entamé que 10 mois plus tard (octobre 2009) après sa relance par le ministre de tutelle en mars 2009. Ce programme, attribué en 2007 au consortium constitué par Texeira Duarte (Portugal), Ozgun (Turquie), Enyse (Espagne) et l'algérienne ETRHB, pour une enveloppe de 430 millions d'euros a buté sur un sérieux problème sécuritaire. Le début des travaux a connu, cependant un premier report en 2008, suite à la menace terroriste qui pesait sur les entreprises étrangères et nationales. Il est utile de rappeler que ces dernières avaient fait les frais des attaques entrainant mort d'homme et kidnapping. A cet effet, les pouvoirs publics qui comptent terminer ce projet ont déployé un important dispositif pour sécuriser les chantiers qui se situent, notamment, sur les territoires des wilayas de Tizi Ouzou et de Boumerdès.