Le film Mimezrane (la fille aux tresses), du réalisateur Ali Mouzaoui, a été projeté jeudi dernier en avant-première à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. C'était un grand événement culturel, car la salle était pleine. Mimezrane a réussi à faire revenir le public cinéphile dans toute sa composante ; il y avait des universitaires, des artistes, des femmes, des enfants et beaucoup de personnes âgées. Le choix de la date de la projection du film n'a pas été fortuit ; Ali Mouzaoui a voulu la faire coïncider avec la date anniversaire de la naissance du chanteur Matoub Lounès qui aurait eu 52 ans. Le film raconte une légende, une histoire de tendresse entre une jeune fille et un garçon. Celui-ci est parti à la recherche de deux bracelets magiques qui éviteraient la stérilité à la jeune fille. L'un se trouvait dans les cimes enneigées et glaciales du Djurdjura et l'autre dans le désert au sable brûlant de Timimoun. Ali Mouzaoui dira : « Notre jeunesse dépérit avant le printemps et à travers le film, on voit que c'est possible de faire du sentiment dans ma langue maternelle. » Mimezrane est en version amazighe, sous-titré en français. Le film a été primé récemment au 8e Festival du cinéma amazigh qui a eu lieu à Sétif, en obtenant le prix spécial du jury. Selon le réalisateur, le film, qui peint de beaux tableaux des richesses naturelles du pays (montagnes, dunes et plages), a été bien reçu par la critique en Europe, « notamment en France, en Suisse, en Belgique et à Luxembourg où il a été bien distribué, alors qu'en Algérie, c'est le flou qui entoure sa diffusion, notamment par l'ENTV qui avait pourtant signé le contrat de cession des droits », a-t-il précisé encore. Une partie des financements de ce film provient de la manifestation Alger, capitale de la culture arabe. Selon le réalisateur, le budget global est de deux milliards de centimes alors qu'il était estimé à quatre milliards et demi. Le premier coup de manivelle, pour rappel, a été donné dans le même lieu, il y a près d'une année. Le tournage a duré huit semaines, a confié le réalisateur. Il sera diffusé tout au long de cette semaine dans la même salle et dans d'autres salles du pays. Aller voir Mimezrane, c'est assurément dénouer les tresses qui enserrent le rêve, une heure trente, durant.