Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, multiplie les promesses aux Palestiniens, alors même qu'il lutte pour sa survie politique, à 24 heures de la publication d'un rapport définitif sur sa conduite de la guerre au Liban en 2006. L'opposition de droite, qui souhaite des élections anticipées, fait écho aux exigences d'une démission de M. Olmert, qui ont cependant perdu leur caractère populaire relevant davantage d'un combat politique que d'une protestation spontanée. L'avenir politique de M. Olmert, chef du parti centriste Kadima, dépend surtout des décisions de son principal allié, le Parti travailliste du ministre de la Défense Ehud Barak, qui fait planer le suspense. Privée du soutien des 19 élus travaillistes, la coalition gouvernementale de 67 députés sur 120 s'écroulerait, et des législatives anticipées conduiraient probablement à la victoire du Likoud (droite). Dans son rapport intérimaire en avril 2007, la commission Winograd avait sévèrement mis en cause M. Olmert, son ministre de la Défense de l'époque, Amir Peretz, et l'ex-chef d'état-major, le général d'aviation Dan Halutz. Ces deux derniers ont démissionné, tandis que M. Olmert s'accroche au pouvoir auquel il a accédé en mars 2006. Mais c'est là tout le secret du jeu politique israélien ; une gestion par la crise qui empêcherait tout engagement, ou bien alors, sa concrétisation. Ainsi en est-il de la politique de M. Olmert dans ce qui est supposé être un processus de paix avec les Palestiniens. Il avait promis dimanche au président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, que le blocus israélien ne provoquerait pas une « crise humanitaire » à Ghaza, et ce lors d'un entretien entre les deux dirigeants qui ont également discuté de la situation à la frontière entre la bande de Ghaza et l'Egypte, ouverte de force par le mouvement islamiste Hamas qui contrôle le territoire, ce qui a permis à la population d'échapper au blocus israélien. « Les deux leaders ont discuté longuement de la situation à Ghaza et se sont mis d'accord pour éviter une crise humanitaire », a déclaré aux journalistes un responsable de la présidence du Conseil israélien, David Baker, à l'issue de l'entrevue qui a duré plus de deux heures. La rencontre est la première entre MM. Abbas et Olmert depuis la visite de George W. Bush à la mi-janvier dans la région, lors de laquelle le président américain avait appelé à un accord sur la création d'un Etat palestinien d'ici la fin de l'année. La ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, et le chef de l'équipe des négociateurs palestiniens, Ahmad Qoreï, qui participaient à cette rencontre, se sont ensuite entretenus séparément sur les questions de fond du conflit israélo-palestinien, selon cette source. Ces entretiens entre MM. Abbas et Olmert sont également les premiers depuis le début du blocus de la bande de Ghaza par Israël, le 17 janvier, qui a poussé des centaines de milliers de Palestiniens à aller s'approvisionner en Egypte voisine en passant par des brèches ouvertes dans la frontière. L'afflux de Palestiniens en Egypte se poursuit, mais en nombre réduit. Un des principaux négociateurs palestiniens, Saëb Erakat, avait affirmé samedi que M. Abbas avait l'intention de demander la levée du blocus israélien et de proposer que l'Autorité palestinienne prenne la responsabilité des frontières de la bande de Ghaza. Mais un tel déploiement impliquerait le feu vert du Hamas. Or, celui-ci rejette tout arrangement excluant ses forces ou prévoyant le déploiement d'observateurs internationaux à Rafah, principal point de passage vers l'Egypte. Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, a déclaré dimanche que le Caire « prendrait toutes les mesures appropriées pour contrôler, dès que possible, la frontière égyptienne avec la bande de Ghaza ». Il n'a pas donné davantage de précisions. L'Egypte a invité M. Abbas, dont la visite est attendue demain, et les responsables du Hamas pour trouver un arrangement. Rien ne prouve que la situation connaîtra une quelconque amélioration. Le seul changement qui pourrait intervenir ne concernerait que le pouvoir en Israël. Et c'est ce qui se produit depuis 1948, date de la création de l'Etat israélien, et la tendance s'est accélérée quand celui-ci a été amené à s'engager dans un processus de paix. On sait ce qu'il en a fait !