Un émir abattu et quatre de ses éléments composant la cellule du GSPC qui a préparé les attentats suicide du 11 décembre 2007 à Alger ont été arrêtés. Ils se préparaient à exécuter un autre attentat suicide dans la capitale. Moins de deux mois après les attentats suicide du 11 décembre 2007 à Alger, les forces de sécurité ont démantelé la cellule ayant préparé ces opérations à partir de Corso, wilaya de Boumerdès. Le coup de filet a eu lieu durant la nuit de dimanche à lundi et a permis l'élimination d'un terroriste et l'arrestation de quatre autres ayant participé à la préparation et à l'exécution des deux attentats. Selon des sources sécuritaires, le terroriste abattu est l'émir de la zone d'Alger, un certain Abderrahmane de Corso, dont l'identification est en cours. Pour les quatre autres arrêtés, il s'agit, toujours selon la même source, des deux éclaireurs ayant ouvert la voie aux deux kamikazes pour se faire exploser devant les cibles choisies, ainsi que les deux terroristes qui ont filmé les scènes d'horreur après l'exécution de ces actes. C'est une équipe de la police judiciaire de la sûreté de wilaya d'Alger qui s'est déplacée sur les lieux, à Boumerdès, pour procéder à la neutralisation des membres de cette cellule, sur la base d'informations très précises données par un des terroristes arrêtés à Alger. Les premières indications ont permis à la police de remonter la filière et de reconstituer le fil des événements ayant précédé les attentats du 11 décembre 2007. Selon nos sources, les deux camions ont été achetés la veille au marché des véhicules de Tidjelabine au nom du kamikaze qui s'est tué devant le siège de la représentation onusienne. Après avoir versé une caution, les terroristes ont par la suite payé cash la seconde partie du montant et légalisé devant les mairies de Aïn Benian et de Rouiba les deux actes d'achat, sans pour autant poursuivre la procédure de changement de nom sur la carte grise. Les deux véhicules ont été par la suite acheminés vers Souk El Had pour être chargés d'explosifs. Repérage des cibles Au même moment, deux éclaireurs (arrêtés) ont été envoyés sur les lieux pour repérer les cibles. Le lendemain, ces derniers à bord de deux véhicules légers vont servir de guides aux deux kamikazes. Le 11 décembre 2007 à 7h, le convoi a pris la route de Corso, wilaya de Boumerdès, pour se diriger droit vers Ben Aknoun et Hydra. Selon toujours les mêmes sources, les deux éclaireurs résident à Alger (El Madania) et n'étaient pas recherchés par les services de sécurité. Ce qui confirme la thèse que le GSPC adopte une nouvelle stratégie, pour un meilleur cloisonnement de ses groupes, en recourant à des réseaux dormants, constitués de personnes insoupçonnables. Mieux, ont indiqué nos sources, sur les quatre terroristes arrêtés, trois d'entre eux, dont deux architectes, appréhendés à Alger, n'ont jamais été impliqués ni de près ni de loin dans des activités criminelles. Ce qui leur a permis de passer inaperçus. Cette nouvelle donne rend la lutte antiterroriste assez difficile puisque basée surtout sur le renseignement. C'est d'ailleurs grâce à l'arrestation d'un de leurs acolytes et les informations qu'il a fournies que la cellule a été identifiée et ses refuges repérés. L'émir a été abattu en dernier, à l'issue d'une souricière qui lui a été tendue dans une localité en montagne, située à 4 km de Souk El Had. Il est important de signaler que les terroristes arrêtés ont un âge compris entre 25 et 35 ans, et étaient sur le point de préparer un autre attentat suicide à Alger. Un fourgon, acquis au nom d'une personne non recherchée, venait d'être acheté toujours au marché de Tidjelabine ainsi que des explosifs prêts à l'utilisation ont été récupérés dans les refuges perquisitionnés par les services de sécurité, de même qu'un lot d'armement a été saisi sur place. Le fait de recourir à des terroristes non recherchés, avec un niveau d'instruction aussi important que celui d'architecte, démontre que le GSPC est passé à une autre étape dans sa logique de terreur. Nouvelle logique de terreur Il a constitué une armée de réseaux dormants, probablement composée de terroristes élargis, graciés, ou tout simplement de personnes non impliquées directement dans les attentats et prêtes à passer à l'action à chaque fois que l'occasion se faisait sentir. De cette manière, les terroristes du maquis ne prennent pas le risque de circuler à Alger pour préparer les attentats à Alger, mais se réservent uniquement le rôle de kamikazes de dernière minute. Une stratégie qui appelle à une meilleure mobilisation pour mieux renforcer le renseignement, seul moyen de riposte contre ces phalanges de la mort.