7000 hectares de terre agricole sont détournés de leur vocation dans la wilaya d'Alger. Un chiffre effarant qui, le moins que l'on puisse dire, ne peut être assimilé à un pavé jeté dans la mare par les responsables de la DSA. Tout simplement parce que cela est devenu une évidence niaise. Les EAC (exploitations agricoles collectives) et EAI (exploitations agricoles individuelles) font l'objet de détournement par des exploitants de la corporation. Nombre de bénéficiaires, censés mettre en valeur ces biens productifs de richesse se sont arrangés, par entente collusoire avec certains fonctionnaires, à rendre urbanisable des terrains que l'Etat leur a concédés. Bien que l'on avance le chiffre de 123 exploitations agricoles promises à la déchéance, cela n'a pas empêché certains propriétaires d'EAC de faire montre de duplicité pour morceler les superficies agricoles qui leur ont été attribuées en lots urbanisables et ce, au mépris de la loi. Les exemples sont légion. Le cas du Haouch Faminias, lotissement rural situé dans la commune de Khraïcia, qui a vu une EAC de 15 ha morcelée en 88 lots de 180 m2 chacun pour ériger des constructions rupines. Ce cas délictueux signalé pourtant, en avril 2006, parmi tant d'autres à travers la presse, n'a pas pour autant fait bouger les choses. Ni déloger les réfractaires à la loi. L'agitation n'aura duré que l'espace que dure un feu de paille, vite éteint par les barons de l'immobillier qui profitent de la pression sur le foncier. A croire que la puissance publique préfère fermer l'œil sur ces affaires aux relents rancis. Quand bien même interpellées, les autorités locales agissent dans un premier temps avant de laisser les maquignons du foncier continuer leur besogne en toute impunité. Ainsi va le foncier. On rogne sur des lots d'intérêt public. On empiète sur le lopin de terre qu'on croit appartenir au « beyleck ». Et on ne s'offusque guère de détourner ce que l'Etat a jugé bon de confier.