Singulier destin du musicien Djaffar Aït Menguellet qui avait frôlé la mort à l'âge de 13 ans, lorsqu'il reçut une décharge électrique de 30 000 volts à Ighil Bouamas, son village. Après un long séjour dans un hôpital français, il revint à la vie et fit même ses premiers pas dans la musique en jouant de la flûte. Son père, Lounis, l'encourage et lui achète un piano à l'âge de 15 ans. Aujourd'hui, à 30 ans, Djaffar est musicien de talent et fait partie de l'orchestre de son père. Il joue de tous les instruments : guitare, synthétiseur, flûte, percussions. Les dernières chansons de Lounis portent remarquablement la touche de Djaffar. « J'ai demandé avec insistance à Lounis d'améliorer le côté musical de ses chansons et il était d'accord », dit-il, ajoutant que ses relations avec son père sont plutôt amicales. Histoire de famille Lors des spectacles donnés par Lounis Aït Menguellet, dernièrement, à Tizi Ouzou, il avait interprété en duo la chanson Ammi (mon fils) pour la première fois en Algérie. Le public a grandement apprécié et a chaleureusement applaudi. Sa véritable carrière musicale a commencé en 1991 alors qu'il était membre de la chorale de l'association M'barek, Aït Menguellet (militant de la cause berbère) et accompagne pour la première fois Lounis Aït Menguellet à la salle Atlas à Alger. Une année plus tard, il sort son premier instrumental et sa première cassette en 2000. Compositeur et interprète, Djaffar considère que la musique est plutôt un hobby. « J'avoue que je ne prends pas au sérieux ma carrière musicale, même si j'ai quitté l'école très tôt à cause de cela. J'ai produit deux cassettes , mais il n'est pas dit que je continuerai », dit-il encore. Son activité de tous les jours, c'est son magasin d'articles de sport qu'il tient à Tizi Ouzou. Lounis Aït Menguellet, auquel il est parfois reproché de négliger l'aspect musical dans ses créations, a trouvé en l'aîné de ses six enfants, le musicien et l'accompagnateur qui donne du rythme et de la mélodie au verbe ciselé du poète.