La coopération algéro-française dans le domaine de la sécurité maritime participe à l'édification de l'union méditerranéenne. « Ces exercices conjoints sont une pierre à l'édifice de l'union méditerranéenne voulue par le président Nicolas Sarkozy », souligne le vice-amiral d'escale Jean Tandonnet, dans un point de presse animé hier au port d'Alger, sur l'Aviso. Le Commandant Birot, petite frégate française, a participé avec les forces navales algériennes à des exercices conjoints de surveillance et de sécurité maritime en Méditerranée, du 15 au 29 janvier. Renforcer la coopération dans ce domaine est « notre priorité », affirme le vice-amiral, précisant qu'en plus d'exercices de surveillance, les manœuvres conjointes, baptisées Raïs Hamidou, ont porté également sur la sécurité de l'environnement maritime. Ces exercices font partie d'un programme annuel planifié dans le cadre du 5+5, précise le vice-amiral, contrôleur opérationnel des bâtiments de la marine française en Méditerranée. La première étape a eu lieu à quai, à Toulon, en France, du 15 au 22 janvier où avait fait escale la frégate algérienne Raïs Hamidou, indique le commandant de l'Aviso français, Jean Baptiste Soubrier. Les deux navires ont navigué ensemble jusqu'à atteindre le port d'Oran. Arrivés à bon port le 26 janvier, les deux frégates ont opéré des manœuvres en haute mer dont une opération aéronautique de recherche et d'interception sur la base d'un scénario pré-établi d'un navire suspect transportant de la drogue, qui devait arriver soit par le canal de Suez, soit par le détroit de Gibraltar, en provenance de l'Amérique du Sud, souligne le commandant Soubrier. Le vice-amiral relève toute l'importance de ces exercices qui permettent aux forces des deux pays de mieux coordonner leurs efforts dans la surveillance et la sécurité maritime. « C'est important qu'on coopère non seulement dans des exercices d'entraînement, mais aussi de travailler en temps réel avec l'Algérie », indique M. Tandonnet. Sur le chapitre concernant la lutte contre l'immigration clandestine passant à travers le bassin méditerranéen, le vice-amiral dit qu'il s'agit d'un phénomène « délicat », précisant que le travail des forces navales françaises est « beaucoup plus humanitaire que répressif ». « Trop souvent, on est amené à repêcher des cadavres en pleine mer », indique-t-il.