L'accalmie post-électorale, ayant marqué la scène politique locale, aura été de courte durée. Les détracteurs du mouhafedh refont l'événement, en rouvrant les hostilités. Le groupe de dissidents, dont beaucoup d'anciens élus, à l'origine de la création d'une « mouhafadha parallèle » au siège de la kasma 2, a tenté une occupation de force de la mouhafadha dans la nuit de vendredi à samedi. Une fois l'acte accompli, la suite des événements s'apparente à un remake des accros, qui a eu lieu au début de la crise entre les locataires des mouhahadhas dans nombre de wilayas et les « acteurs » du mouvement de redressement. Le mouhafedh et sénateur de son état et des militants ont réagi contre cette intrusion nocturne, mais sans pour autant que la situation ne vire à la violence. Les protagonistes sont restés au stade de l'invective et de la menace. Hier, les choses se sont apparemment tassées, puisque le siège de la mouhafadha a été récupéré. En fait, ce qui s'est passé vendredi soir ne sont que des rebondissements du conflit ouvert lors des législatives de mars dernier, et qui a pris une autre tournure lors des élections locales. Les dissidents avaient reproché au sénateur sa mainmise sur la structure du parti et sa gestion, d'une manière unilatérale, du dossier de candidature lors des échéances électorales. En bref, ils l'avaient déclaré persona non grata le 4 novembre 2007, suite à un retrait de confiance par la majorité des kasmas. Chez le sénateur, c'est un autre son de cloche. Celui-ci avait, à l'évidence, nié tous les griefs retenus à son encontre par les protestataires, comme il s'était défendu contre l'intention de l'usage du droit de veto que l'on voulait lui prêter. Pour minimiser la crise, le mouhafedh avait même ramené le mouvement de protestation à l'ambition « d'une poignée d'élus qui entendent briguer un autre mandat ». Et d'argumenter : « Le nombre des contestataires est d'ailleurs insignifiant devant celui des militants de base, qui ont donné leur quitus à la liste établie par la commission de wilaya, laquelle a respecté le choix opéré par la base, à l'exception de rares cas, dans un souci d'équilibrisme ». Au moment fort de la crise, alors que le FLN menait campagne pour les locales, le mouhafedh, pour donner du crédit aux arguments brandis, avait réussi à rassembler le maximum de militants durant le premier meeting populaire organisé au théâtre Azeddine Medjoubi. Sa stratégie s'est avérée concluante, puisque cela lui permettra de déclarer les dissidents « hors la loi », et que leur action est en porte-à-faux avec les décisions du parti que tous les militants sont censés respecter, discipline oblige. Cela en plus des mesures qui peuvent être prises à l'encontre de tous « ceux qui foulent du pied les intérêts du parti ». Après les résultats des élections locales, les protagonistes semblaient marquer une trêve, même si le consensus n'a pas été rétabli. Force est de constater que la protesta a repris après que la crise, à laquelle fait face la direction du FLN, s'est exacerbée avec la remise en cause de la gestion du parti par le SG, à la faveur de la montée au créneau de vieux routier de l'appareil.