La formule de l'habitat rural bute sur de nombreux problèmes dans la wilaya de Boumerdès, à commencer par les actes de propriété des terrains à bâtir. La paperasse aidant à la réalisation des travaux de base pour se voir débloquer l'aide nécessaire est débordante. Sur 3153 décisions d'aides délivrées par la Caisse nationale du logement (CNL), seuls 697 bénéficiaires ont signé le PV d'annoncement des travaux. Ainsi, à peine 70 bénéficiaires de cette aide de 50 millions de centimes ont achevé leur projet ou ont considérablement avancé dans la réalisation et ont ainsi perçu la troisième et dernière tranche de l'aide, apprend-on auprès de la CNL. Par région, il est à signaler que le taux le plus élevé de réalisations est enregistré dans la commune de Ouled Aïssa avec 13 projets achevés, tandis qu'aucun projet n'est encore entamé dans les communes de Ouled Haddadj, Hammadi, El Kharouba et Corso. Notre source ajoute que les communes de Cap Djinet, Zemmouri et Ammal se distinguent pour être les communes qui ont bénéficié des plus grands quotas, avec, respectivement, 279, 259 et 252 aides. Néanmoins, tandis qu'on enregistre la réalisation de 7 projets à Ammal dans les deux premières communes précitées, ce programme traîne encore dans les deux autres communes où l'on n'a enregistré aucune livraison pour l'instant. Cette situation de blocage bute, selon nombre de citoyens qui peinent à entamer leurs travaux, sur les contraintes bureaucratiques et les mesures draconiennes imposées par l'administration. Ces mesures sont largement décriées par des postulants de différentes régions. « Pour avoir la décision d'obtention d'aide, il nous faut au moins la réalisation de 20% du projet. Ce qui s'avère impossible dans la plupart des cas », explique Amar, un bénéficiaire de Timezrit, qui souligne que cette formule est destinée aux cas sociaux : « Tout le monde sait que cette catégorie de citoyens est dans l'impossibilité de s'offrir le luxe de construire, lorsque l'on sait qu'ils n'arrivent même pas à nourrir leurs enfants. » Celui-ci pense que « si l'on veut réussir ce programme, il est nécessaire de revoir quelques dispositions inhérentes au mode d'octroi de l'aide. » D'autres postulants relèvent les multiples dépenses, notamment celles liées à l'étude du sol et au plan de construction. A cela s'ajoute le problème de l'acte de propriété de terrain, lequel problème est considéré comme l'écueil principal des postulants. « Nos terres ne sont pas cadastrées ; en l'absence d'un livret foncier, il est impossible d'établir un acte de propriété », déclare un citoyen de Chabet El Ameur. Par ailleurs, en dépit de leurs vocations rurales, le nombre de quotas accordés pour les communes de Timezrit, Beni Amrane, Afir et Chabet El Ameur reste insuffisant avec, respectivement, 129, 105, 83 et 81 décisions octroyées.