« Pas moins de quatre directeurs des secteurs sanitaires de Béchar et trois DSP ont été désignés par la tutelle puis relevés, durant l'année 2004, de leurs fonctions, ouvrant ainsi la porte à de nombreuses spéculations et rumeurs sur cette instabilité chronique qui affecte durablement les structures sanitaires de la wilaya. » Le wali qui a pris note de cette situation a tenté d'expliquer une telle instabilité par la difficile transition d'un système dirigiste vers un système libéral. Mais le responsable de la santé publique par intérim n'a pas manqué, au cours de sa dernière intervention, de mettre en relief l'impact négatif de cette situation sur les grands chantiers de la santé publique dans la wilaya, programmés depuis plusieurs mois et accusant des retards considérables dans leur exécution. Parmi ces projets retenus, on cite le futur centre hospitalo-universitaire. On s'interroge déjà pour savoir si le centre est prêt et dispose de suffisamment de moyens pour le démarrage d'un projet d'une telle ampleur qui exige une étroite collaboration et concertation avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Le président de la République, lors de sa visite dans la wilaya les 11 et 12 janvier 2004, avait insisté auprès des responsables de la santé sur la création d'un institut régional pour la recherche et le traitement des maladies infectieuses propres aux régions du Sud. Pour l'heure, les structures sanitaires de Béchar affrontent aussi un sérieux problème de renouvellement des équipements médicaux et d'interventions chirurgicales frappés de vétusté. Les trois secteurs sanitaires de la wilaya (Beni Abbès, Abadla et Béchar) sont encore dépourvus de scanner, mettant les patients démunis dans l'obligation de se déplacer vers les régions du Nord (800 km) alors que la population de la wilaya frôle les 250 000 âmes. Selon une source médicale, les hôpitaux souffrent également d'un manque crucial d'agents paramédicaux dans différents services sanitaires. Pourtant, ajoute la même source, l'école paramédicale de Béchar assure une formation de ces agents qui ne sont pas intégrés dans le corps à l'issue de leur formation, en raison de la non-dotation en postes budgétaires qui reste du ressort exclusif du ministère de la Santé et de la Population. Toute entreprise de rénovation, de renouvellement des équipements et de résolution des problèmes touchant la santé publique reste étroitement liée à la stabilité du personnel d'encadrement.