Malgré sa position stratégique sur le littoral, la ville souffre d'une multitude de problèmes. La rareté des terrains urbanisables entrave tous les projets d'extension. Dans ses différentes étapes de développement, Annaba, que ses habitants appellent pompeusement « la Coquette », a subi des contraintes qui annihilent tous les efforts. Construite au bas de l'Edough, la ville a, de tous temps, pâti des aléas de la nature. Des inondations chroniques sont à l'origine de dégâts très importants. La wilaya, de par sa configuration, est démunie de sites pouvant accueillir des barrages. Elle est condamnée, de ce fait, à une dépendance durable des transferts à partir des wilayas limitrophes. Aussi, son régime pluviométrique est-il très irrégulier, et se traduit soit par des déficits, soit par des surplus dévastateurs avec son lot de dégâts sur l'agriculture. Son tissu industriel très dense est également un gros consommateur d'eau. Les contraintes urbanistiques découlant de la rareté de terrains urbanisables ne sont pas aussi des moindres et entravent toutes velléités d'extension. Son parc logement est très vétuste, et de lourds investissements sont à consentir pour sa rénovation. Le tissu urbain compte des habitations précaires, semi-précaires et vétustes. Dans le même sens, il faut souligner que plus de 40 agglomérations secondaires gravitent autour des 12 communes que compte la wilaya, et sont démunies des commodités et infrastructures nécessaires. En dépit de ces contraintes, Annaba est à même d'asseoir une politique de développement intense et durable, en raison des atouts multiples dont elle dispose. Sa position stratégique sur le littoral, confortée par un environnement et des potentialités géoéconomiques, lui confère assurément un statut de pôle d'attraction d'envergure régionale. Outre sa façade maritime, longue de quelque 80 km, qui recèle un potentiel halieutique et touristique, Annaba a également des capacités agiles considérables et un massif forestier des plus riches. D'autres atouts sont, pour l'essentiel, liés à sa fonction de métropole régionale. Toutes les conditions sont pratiquement réunies pour développer une politique d'intensification. La base industrielle, dense et diversifiée, lui ouvre des perspectives pour étendre et développer les activités de transformation. Outre cela, Annaba dispose d'un réseau important d'infrastructures de base et d'un pôle universitaire, qui ne cesse de se développer pouvant être mis au service du développement. Son potentiel touristique est incontestablement de premier ordre, tant du point de vue sites naturels et équipements que de celui des infrastructures de communication et d'accès, mais ils restent insuffisamment exploités. Annaba, c'est aussi un marché solvable, et est à même d'attirer le capital national et étranger. Les grands projets structurants en cours de réalisation ou à l'étude, comme la nouvelle aérogare, le tramway ou encore le dédoublement de la voie ferroviaire entre Annaba et Ramdane Djamel ne manqueront, certainement, pas de changer fondamentalement son paysage et les conditions de vie du citoyen.