Des doigts accusateurs sont pointés en direction de la Conservation foncière, des Domaines et de la Duch. Les agressions du foncier en général, l'atteinte à l'environnement, le bricolage, le passe-droit, le laisser-aller et les dépassements, qui ont longtemps caractérisé la Coquette, notamment en ce qui concerne les zones vierges qui faisaient partie intégrante de la Zone d'extension touristique (ZET) du littoral annabi, telles que la Caroube, Toch, Belvédères, Aïn Achir et Raz-El-Hamra, continuent malheureusement d'être signalés, malgré les mesures draconiennes qui ont été mises en œuvre par le service de l'environnement de la wilaya, en collaboration avec ceux de l'urbanisme et de la Duch pour, à la fois, protéger et mettre un terme à une situation jugée de catastrophique. Des promoteurs et des citoyens ayant acheté auprès de particuliers de lots de terrain à bâtir sur le littoral annabi, plus précisément dans des zones vierges, se trouvent aujourd'hui dans l'impossibilité d'ériger des constructions, en raison de la position de ces terrains et de l'obligation de respect des lois régissant l'habitat et l'urbanisme. Ces “victimes”, qui ont acquis à des prix forts des lots de terrain, à quelques mètres de la grande bleue, pour la construction d'infrastructures touristiques ou de villas, semblent totalement ignorer la loi 02/02 de 2002, promulguée dans le cadre de la protection de la côte, laquelle stipule la stricte interdiction des constructions dans des zones non urbanisées, à moins de 300 mètres du rivage. C'est l'exemple de celui de la construction d'un grand hôtel à Toch, situé pourtant juste à la limite. Ce projet avait essuyé pour ces mêmes raisons un refus catégorique, rappelle-t-on, par le ministre du Tourisme lors d'une de ses visites à Annaba. Paradoxalement, des promoteurs immobiliers ont été autorisés à construire des logements collectifs à l'intérieur de cette même ZET et à moins de 300 mètres de la côte, aussi bien à la Caroube qu'à Belvédères. En tout cas, des doigts sont pointés en direction de la Conservation foncière, des Domaines et de la Duch. Alors, comment expliquer que des citoyens qui ont acquis des terrains sur le littoral annabi, inconstructibles dit-on, semblent être arnaqués et pas des promoteurs ayant acheté des terrains à l'intérieur de cette même ZET ? Rapproché, le chef de service de l'environnement de la wilaya d'Annaba a averti, à cet effet, que seul l'aménagement d'espaces, d'aires de jeux ou de parkings est toléré dans des terrains situés dans des zones vierges et à moins de 300 mètres du rivage. Par contre, il est autorisé, a-t-il précisé, à construire dans des zones urbanisées, avec cependant un respect total des normes fixées par la Duch. La direction du tourisme locale précise, dans ce cadre, que la ZET du littoral annabi, qui s'étend de la Caroube jusqu'au Cap de Garde, est gérée par décret 88.232 du 5/11/88 et la loi 03/03 du 17 février 2003, notamment l'article 21 qui stipule que l'Agence nationale de développement touristique a le droit de préemption, quelle que soit la nature du terrain à l'intérieur de la ZET. “Les propriétaires des terrains situés à l'intérieur de la ZET doivent forcément, ainsi, s'intégrer au plan d'aménagement”, précise-t-on. Malheureusement, aujourd'hui encore, on signale qu'un important lot de terrain, situé entre le complexe Bouna Beatch et l'hôtel Rym El Djamil, a été cédé à un particulier pour la construction d'une villa.... Enfin, de nombreux observateurs à Annaba estiment qu'on ne doit jamais badiner avec le tourisme, car c'est un créneau créateur de richesses et d'emplois, dont d'ailleurs beaucoup de pays développés tirent leurs revenus. Donc, il faut arrêter l'hémorragie. B. BADIS