De l'instruction au jugement, le meurtrier ne cessera de clamer les raisons passionnelles de son crime. Il assimilera son acte à une vengeance contre la famille de la victime qui refusait de lui accorder sa main, tout en niant toute préméditation. « Le jour du crime, je l'ai croisée fortuitement avec sa sœur alors que je m'apprêtais à rejoindre mes terres. Je ne la guettais pas et quand elle m'a craché au visage, j'ai vu rouge et je l'ai alors frappée avec une faucille qui devait me servir dans mes travaux de champs. » C'est en ces termes que l'accusé, N. Rezak, 26 ans, tentera d'expliquer son acte commis le 6 octobre 2007 à Gribissa, un village près de Azzaba. La victime, sa voisine, n'avait alors pas encore atteint ses 19 ans. Elle a été poignardée et à trois reprises, par une arme blanche, une « baïonnette », diront, par la suite, sa sœur ainsi que deux témoins oculaires. Le médecin légiste de l'hôpital d'Azzaba mentionnait dans son autopsie 3 coups, dont la profondeur allait de 4 à 6 centimètres. « Cette fin malheureuse devait bien arriver un jour », selon les multiples déclarations faites par l'accusé lors de l'instruction. C'est une fin brutale à un conflit de voisinage que l'accusé assimilait plutôt à un grand amour. Il avait demandé la main de la victime, mais devant le refus familial il continuera de tenter sa chance. Les parents de la victime déposent alors une plainte contre lui pour « incitation de mineure à la débauche. » Il écopera d'une année de prison ferme et à sa sortie, une deuxième plainte fût déposée par le frère de la victime. Une deuxième peine d'emprisonnement de deux mois fût alors prononcée contre l'accusé. Depuis, il jurera, selon ses propres termes, de se venger au moment opportun. Et ce moment arriva au mois d'octobre 2007 aux environs de 10 h lorsque l'accusé croisa sur son chemin la victime en compagnie de sa sœur. Il rebroussera chemin, sortira une arme blanche et assènera trois coups mortels à la victime. Et s'il ne cachera pas par la suite sa culpabilité, il tentera, lors du procès, de réfuter toute préméditation. Chose que deux témoins réfuteront en déclarant que ce jour-là, ils avaient aperçu Rezak qui semblait plutôt attendre quelqu'un et que dès qu'il aperçût la victime, il se dirigea vers elle pour l'assassiner avant de prendre la fuite. Ce que confirmera également la sœur de la victime. La défense tentera d'évoquer des circonstances atténuantes, alors que le procureur de la République réquisitionnera la peine capitale. Un verdict qui maintiendra la cour d'assises de Skikda.