Autre décor saillant et lugubre de la commune de Raïs Hamidou, la cimenterie datant de 1911 qui a été la propriété de M. Lafarge. En plus des substances toxiques dégagées, elle laisse s'échapper de la pâte. Le vice-président relève que cette matière se déverse dans la mer du côté de la Rascasse. L'Assemblée actuelle n'y peut rien puisque le collecteur de Aïn Benian n'est pas encore fonctionnel. Une phrase bien sentie de l'élu explique cet état de fait : « Nos maladies en viennent et notre gagne-pain aussi. » A s'en tenir aux déclarations de Boudjemâa Zaïoua, P/Apc, pas moins de 90% des habitants de sa commune ont contracté des maladies chroniques, notamment des affections respiratoires. Quelque 600 travailleurs, qui font vivre jusqu'à 200 familles de la localité, sont employés dans cette usine. La cimenterie a connu une évolution en dents de scie. Elle connaîtra ainsi plusieurs arrêts. Elle a cessé de fonctionner trois mois avant de reprendre et de s'arrêter à nouveau à cause des intempéries de novembre 2007. « En 2001, l'Etat a consenti dans le cadre des investissements plusieurs milliards pour la préserver. En 2005, des filtres ont été installés pour en réduire les nuisances », relève l'élu. Lafarge qui en était propriétaire « négocie pour une prise de participation minoritaire dans le capital de la Société des ciments de la Mitidja (SCMI), appelée cimenterie de Meftah ». « Un système d'électrofiltre a été mis en place déjà en 1997, mais des défaillances techniques persistent », insiste M. Zaïoua lors de son passage sur radio El Bahdja.