Des réactions ne se sont pas fait attendre dans la région de l'Oranie après la condamnation d'un prêtre et d'un médecin. Après la condamnation d'un prêtre catholique et d'un médecin par le tribunal d'Oran à deux ans de prison (lire notre édition de samedi), l'évêque Alphonse Georger affirme dans un communiqué daté du 31 janvier 2008 que « depuis 1999, des membres de l'église catholique d'Oranie ont régulièrement rendu visite aux migrants subsahariens rassemblés près de Maghnia ». Selon l'évêque d'Oran, « les services de police et de gendarmerie savaient que depuis 9 ans, la prière était assurée de temps à autre auprès des migrants non algériens et chrétiens de naissance (essentiellement des Camerounais, des Nigérians et des Ghanéens). On voit difficilement dans quel lieu autorisé, des migrants sans papiers et vivant en pleine nature auraient pu se rassembler pour pratiquer leur religion ». Alphonse Georger indique aussi, sur un registre plus émotionnel qu'« à plusieurs reprises, un prêtre a été appelé par les autorités locales pour procéder à l'inhumation, au cimetière chrétien, de migrants décédés ». Concernant le médecin, condamné également en correctionnelle à Oran, l'évêque explique que « c'est à l'occasion de ces passages aux urgences que des liens se sont créés avec un jeune médecin de ce service qui a souhaité se rendre de temps à autre sur le terrain pour soigner les malades. Lorsque ce médecin nous accompagnait, il auscultait les éventuels malades et dressait la liste des médicaments nécessaires que nous allions acheter à Maghnia et que nous mettions à sa disposition ». Il ajoute que « les accusations portées contre le médecin sont sans fondement car tous les médicaments ont toujours été payés par l'église catholique à titre d'aide humanitaire auprès de personnes démunies. Aucune preuve d'un détournement n'a pu être apportée autre peut-être que l'utilisation de sparadrap ou d'abaisse-langue. Le médecin a aussi fermement soutenu que non seulement il avait le droit de soigner bénévolement en dehors du centre de soins mais qu'il en avait le devoir dès lors qu'il se trouvait en présence de personnes malades et dépourvues de soins ». Pour les deux condamnations, il a été interjeté appel. NB : Dans notre article de samedi une faute de frappe a transformé l'ordonnance présidentielle au 28 février 2008, au lieu de 2006.