Annoncée pour être réceptionnée au début du Ramadhan, la viande fraîche à 500 DA/kg n'est toujours pas disponible en quantité sur les étalages des bouchers à Annaba. Rares sont ceux parmi ces derniers qui ont pu en acquérir. Seule l'unité de l'ONAB, sise au boulevard Benbadis, a réussi à mettre quelques centaines de kilos, liquidées en quelques minutes, de ce produit à la disposition de sa clientèle. D'où le rush qui persiste toujours chez les spécialistes des viandes rouges et poissons congelés plusieurs jours après le Ramadhan. Il ne se passe pas un jour sans que de longues chaînes se forment au niveau du principal local de l'importateur. Outre le bas prix appliqué par rapport aux autres commerces des mêmes produits, cet importateur dispose de toutes les qualités de viande y compris en matière de découpe. Il est le seul opérateur économique dans la région à l'origine de l'importation en 2003 de 13 045,72 kg de viande bovine désossée en provenance d'Argentine, de l'Uruguay et du Brésil. La forte demande des consommateurs, notamment des ménages à moyen ou faible revenu, a fait passer cette quantité à 981 823, 35 kg en 2004. Révélés par l'inspection vétérinaire régionale de la wilaya de Annaba, ces chiffres représentent l'équivalent de 235 265,35 $ en 2003 et 1 818 722,20 $ arrêtés au 31 octobre 2004 de viande bovine contrôlée par cette inspection. La forte demande sur la viande importée est due aux prix de la viande locale pratiquement inabordables appliqués à l'étalage par les bouchers. La multiplication des points de vente des viandes importées un peu partout dans le périmètre de la wilaya, y compris dans les communes les plus reculées ou enclavées, est un autre facteur à l'origine de l'engouement des consommateurs pour les produits congelés. Autre argument avancé par les consommateurs pour justifier leur choix des viandes importées, la très mauvaise qualité de celle locale. Les mauvaises conditions de conservation, particulièrement au marché populaire El Hattab, sont avancées. Dans ce marché, outre sa manipulation par des vendeurs à l'hygiène vestimentaire et corporelle condamnable, la viande locale voisine avec les égouts et autres immondices dans des box envahis par les rongeurs. La fraude sur la qualité et sur la pesée est une réalité quotidienne que seuls les représentants des services concernés ne veulent pas voir. « Le prix abordable appliqué pour les viandes rouges congelées a entraîné une forte consommation. Outre le contrôle de la conformité, de son chargement sur le navire jusqu'à l'arrivée, notre mission consiste également à nous assurer du respect de la chaîne du froid et du conditionnement », a indiqué M. Hacène, l'inspecteur vétérinaire régional de la wilaya de Annaba. Par ailleurs, la viande ovine d'Australie et de Nouvelle-Zélande connaît un engouement. Les chiffres l'attestent avec l'importation au 31 octobre 2004 à raison de 2606 $/tonne pour 1 021 829, 90$, soit l'équivalent de 387 309, 31 kg.