A Saïda, les consommateurs ont fini, après presque trois semaines de jeûne et d'attente, à faire leur deuil de cette hypothétique viande fraîche qui allait être importée de l'étranger en quantité suffisante et à des prix destinés à faire chuter ceux de la viande proposée à la consommation. Les pouvoirs publics ne l'ont-ils pas annoncé prématurément ? Certains esprits échaudés jurent qu'il n'y a aucune chance pour que cette viande soit exposée sur les étals des points de vente avant la fin du Ramadhan. Il se trouve qu'à ce problème d'indisponibilité, personne n'est en mesure d'avancer une quelconque explication, pas même les services concernés (DCP et DSA). En continuant à payer chère sa « ration » de viande durant ce mois, le consommateur a le sentiment d'être grugé quand il pense au prix du kilo de cette viande qu'on lui a fait miroiter. Les bouchers s'en frottent les mains car, pensent-ils, ce n'est pas avec cette viande importée qu'ils vont pouvoir faire leurs choux gras. Ils tablent plutôt sur les profits qu'ils espèrent réaliser sur les viandes locales qui ont atteint des records pendant ce mois de jeûne ainsi que sur les viandes congelées d'importation proposées respectivement à 700 DA/kg et 380 DA/kg. Pris dans la boulimie de la consommation provoquée par le jeûne, les citoyens aux maigres bourses font une razzia sur le poulet et le poisson congelé. Ici, au niveau des marchés, le consommateur est pris au piège de la cherté.