La session qui s'est ouverte lundi matin au siège de l'Hôtel de Ville était placée sous haute tension par l'ensemble des élus, toutes tendances confondues. Le maire, qui avait reçu la veille la liste de l'exécutif, élaborée par l'élu Bentobji en concertation avec les partis de l'opposition et pas moins de 3 élus du FLN, n'avait pas pris conscience de la force de cohésion faite autour de ce groupe. Soumise au vote, la proposition ne recueillera que 11 voix, alors que le groupe adverse comptait 12 élus. Une longue et épuisante discussion s'engagea alors entre les partisans de la formule arrêtée par Bentobji, alors que le maire semblait s'en tenir à un exécutif différent. Ayant pris conscience du blocage de la situation, il optera pour une suspension de séance que la majorité refusa nette, proposant de mettre aux voix la liste alternative. Finalement, la suspension sera imposée indirectement lorsque quelques élus quitteront la salle, justifiant ainsi la sortie du maire. C'est dans le bureau de ce dernier que les chefs de file du RND, du HMS et du FNA rencontreront le chef de Daïra, venu à la rescousse. Face à la persistance du conflit, la concertation, sous l'égide du chef de Daïra, sera élargie à d'autres élus, si bien que c'est en définitive la grande majorité de l'APC qui se relayera au bureau du maire. A la reprise de la plénière, le maire fera lecture d'une proposition légèrement remaniée qui ne recueillera pas l'assentiment de l'assemble, si bien qu'elle ne recueillera pratiquement aucune voix. S'en suivra une longe plaidoirie de maître Bentobji par laquelle il retracera les péripéties ayant abouti à la finalisation d'un organigramme dont le grand mérite est de rassembler une majorité d'élus. Invitant ses pairs à soumettre cette résolution à l'approbation de l'APC, il fera part de sa volonté de recourir, en cas de refus, à l'arbitrage du tribunal administratif. De nouveau, les principaux animateurs de cette résolution se retrouveront autour du chef de Daïra pour élaborer une dernière mouture. Finalement, c'est un exécutif de consensus qui sortira de cette ultime conciliation. Alors que les principales factions en présence seront parvenues à placer leurs représentants à tous les échelons de l'exécutif, c'est certainement le PT, avec seulement 3 élus, qui sera le plus grand perdant. Son chef de file, qui avait rejoint la coalition organisée autour du P/APC, -alors qu'il avait adhéré au pacte de l'opposition avec prestation d'un serment au niveau de la mosquée-, aura été écarté de toutes responsabilités, alors que la veille, il semblait bénéficier d'un soutien puissant de la part du maire et la coalition minoritaire qui le soutenait. Au décompte final, la proposition de Bentobji, amendée, recueillera 20 voix. Un seul élu FLN et deux du PT voteront contre. Le 3ème élu du PT, qui avait joint sa voix à la majorité, se fera réprimander sans ménagements. Fruit d'une longue et douloureuse gestation, cet exécutif a le mérite d'éloigner le spectre de la dissolution. Il aura surtout mis à jour une majorité critique transpartisane qui aura bouleversé les certitudes. Avec un FLN, disloqué, le maire aura toute les peines pour conduire son exécutif à travers les écueils dont ne se priveront ni ses proches du FLN, ni ses alliés de circonstances.