La deuxième session du Conseil algéro-américain sur le commerce et l'investissement (TIFA) va se tenir les 1er et 2 décembre prochain à Washington, après celle tenue en juin 2002 à Alger, a rapporté l'APS hier. La délégation algérienne sera conduite par Abdelhamid Temmar, conseiller économique à la Présidence de la République, et se compose d'une trentaine de représentants de douze ministères et d'institutions économiques algériennes, dont la Banque d'Algérie, les Douanes, l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI) et l'Institut national de la propriété intellectuelle (Inapi). Quant à la partie américaine, poursuit la même source, elle sera dirigée par Mme Catherine Novelli, responsable de la région Europe et Méditerranée auprès du Bureau du représentant américain pour le commerce (USTR), en présence notamment de représentants respectivement du département d'Etat, du ministère du Commerce ainsi que de firmes américaines. l'atout Cette mission économique de l'Algérie aux Etats-Unis coïncide avec la visite de deux jours qu'effectuera le président Abdelaziz Bouteflika en Suisse avant de voler en direction du Japon quelques jours plus tard. Autant de rendez-vous dans l'agenda officiel de la présidence qui devront, on l'a compris, favoriser la multiplication des actions diplomatiques à l'effet de dynamiser le processus de négociations entre l'Algérie et l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Une réunion informelle du groupe de travail chargé de l'accession de l'Algérie à l'OMC devra avoir lieu mardi à Genève, et ce, dans la foulée de la visite de Bouteflika dans ce pays. L'Algérie semble ainsi prête à mettre les bouchées doubles pour une mise en mouvement accélérée des négociations notamment biltérales avec les pays influents membres de l'OMC, entre autres les USA et le Japon. Quant à l'Union européenne (EU), il y a lieu de rappeler que l'accord d'association signé avec l'Algérie est actuellement en cours de ratification par les pays concernés et l'on table sur la finalisation de ce processus avant la fin de l'année en cours. Cet accord, constate-t-on, constitue un atout pour le soutien de l'UE à l'accession de l'Algérie à l'OMC. Pour revenir au partenariat avec les USA, la promotion des investissements et le projet d'accession de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) seront les deux thèmes majeurs de la session du conseil algéro-américain de la TIFA, selon l'APS qui a cité le chargé d'affaires de l'ambassade d'Algérie à Washington, Djamel Moktefi. A cet effet, l'ordre du jour retenu abordera tous les aspects de l'économie algérienne et les perspectives de coopération entre l'Algérie et les Etats-Unis. Les questions qui seront abordées seront consacrées au régime des investissements et du commerce en Algérie, aux réformes économiques et à la privatisation ainsi qu'aux opportunités d'investissement. Il sera également question de discuter de la propriété intellectuelle, de l'accès au marché, du secteur des services (banques, télécommunications...), de l'énergie et de l'assistance technique. Il s'agit là des questions qui auraient eu pour effet de bloquer les négciations bilatérales entre l'Algérie et les USA au cours des réunions de travail en marge de la tenue du 7e round du groupe de travail chargé de l'accesion de l'Algérie à l'OMC en juin dernier à Genève. Le préalable Ainsi, face aux représentants algériens de tous les secteurs d'activités économiques présents à cette rencontre, la partie américaine pourra s'enquérir dans le détail des conditions d'investissement et de commerce et évoquer l'expérience des entreprises américaines déjà en activité en Algérie, souligne-t-on. Le sujet phare de cette rencontre est le processus d'entrée de l'Algérie à l'OMC pour laquelle cette session sera l'occasion à même d'accélérer les discussions entre l'Algérie et les Etats-Unis pour l'accès à cette organisation mondiale, et ce, en parallèle à celles qui ont eu lieu ou qui vont suivre à Genève. Dans ce sens, il est prévu que la délégation algérienne, qui compte dans ses rangs le directeur des relations avec l'OMC auprès du ministère du Commerce, et la partie américaine fassent le point sur l'état d'avancement des négociations pour entrer dans cette organisation. Accéder à l'OMC est placé par les Etats-Unis, a-t-on ajouté, comme un préalable à tout accord bilatéral de libre-échange. A ce propos, rappelle l'APS, il est à souligner que lors de la signature de l'accord de libre-échange entre les Etats-Unis et Bahreïn en septembre dernier dans la capitale fédérale, le représentant américain pour le commerce, Robert Zoellick, a évoqué l'accord-cadre pour l'investissement et le commerce (TIFA) signé entre l'Algérie et les Etats-Unis en juillet 2001. Pour M. Zoellik, cet accord-cadre trace la voie à un accord de libre-échange, et ce, dans le cadre global du projet américain annoncé en mai 2003 par le président George Bush pour instaurer une zone de libre-échange avec l'ensemble des pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord à l'horizon 2013, que les Etats-Unis ont déjà signé avec la Jordanie, le Maroc, Bahreïn et Israël. Le même responsable américain s'était montré insistant pour indiquer que les Etats-Unis « ont fait des progrès » dans le cadre de l'adhésion prochaine de l'Algérie à l'OMC et a rappelé que les Etats-Unis ont accordé à l'Algérie, en mars dernier, le régime du Système de préférences généralisé (GSP) pour faciliter les exportations algériennes vers le marché américain. L'Algérie se classe au 33e rang des fournisseurs des Etats-Unis dans le monde et au deuxième rang des fournisseurs de ce pays au niveau du monde arabe, derrière l'Arabie Saoudite. En 2003, les échanges commerciaux ont atteint près de 5 milliards de dollars avec un important excédent commercial en faveur de l'Algérie, qui avait alors occupé, pour la première fois, le deuxième rang des exportateurs arabes d'hydrocarbures vers les USA.