Les militants de l'environnement ont été « choqués » en apprenant que les travaux de l'autoroute ont été lancés dans le parc national d'El Kala. El Kala. De notre correspondant Pour eux, « c'était une affaire classée », comme l'avait déclaré le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul. Définitivement classée, selon eux, puisqu'on était à la recherche d'un autre itinéraire. Le moment de surprise passé, la riposte est en train de se mettre en place. La signature de la pétition, qui sera adressée au président de la République en tant que garant de l'application des lois, est réactivée. Elle se trouve maintenant sur le site www.sauverleparc.org, bien élaboré et spécialement créé pour la campagne en faveur du parc national d'El Kala. Il aura pour rôle de tenir informé le public au jour le jour sur l'évolution de la situation. En dehors de la toile, 4000 signatures ont été récoltées en moins de dix jours dans les campus de la capitale par des Ong révoltées par la volte-face des pouvoirs publics. Le relais vient d'être pris à Oran, dans la capitale de l'Ouest. « Il faut pouvoir prouver au monde entier que nous sommes nombreux à refuser ce fait accompli contre la nature », rapporte un communiqué de l'association. Mercredi, un comité national, constitué par les écologistes qui ont lancé les premiers appels de détresse, s'est mis en place pour coordonner les actions qui ont été proposées d'un peu partout dans le pays. Il a pris un certain nombre de résolutions et encouragé les actions les mieux indiquées qui ont été proposées par des personnes ou des associations pour la mobilisation et la médiatisation de cette affaire. L'UICN (Union mondiale pour la nature) et le secrétariat général de la convention de Ramsar ont été saisis. La mobilisation s'organise lentement mais sûrement. Différemment à la protestation du mois de juin 2007, les médias ne se sont pas faits l'écho de l'agression contre le parc national d'El Kala et de la transgression de ses statuts. A El Kala, sur le terrain, les bulldozers avancent à un rythme soutenu vers la frontière qu'ils atteindront dans quelques jours. Les 17,5 km de l'autoroute qui traversent le parc sont pratiquement défrichés et une bonne partie nivelée. « Ce n'est pas une fatalité », répondent les écologistes. Il y a de l'espoir tant que l'autoroute n'est pas construite. De l'autre côté de la frontière, en territoire tunisien, il n'y a aucun chantier. Les Tunisiens qui s'activent surtout sur l'axe Tunis-Bizerte-Tabarka ne semblent pas accorder beaucoup d'importance à la liaison avec l'autoroute algérienne.