Les protagonistes du FLN d'Oran se sont réunis discrètement hier à la mouhafadha en présence de El Hadi Khaldi, ministre de la Formation professionnelle, dépêché à partir d'Alger pour tenter de mettre fin à la discorde qui a caractérisé les militants de cette ville aux multiples tendances. La commission provisoire devait être composée des anciens membres du bureau (écartés la veille du 8e congrès, annulé depuis), de 5 élus locaux, de 5 élus nationaux, d'un comité de sages du parti et d'un comité représentant la tendance dite des redresseurs. En rangs dispersés, ces derniers ne se sont pas, en effet, entendus sur la composante qui devait les représenter. Pis, l'aile de M. Abid, réfractaire à tout rapprochement avec les anciens partisans de Benflis, n'a pas été avertie de la tenue de cette rencontre dont le lieu n'a été divulgué que tardivement. L'émissaire d'Alger doit revenir mercredi prochain. En attendant, l'assemblée a retenu le principe, dit-on, de la tenue d'une réunion entre les redresseurs pour tenter de sortir avec une représentation commune. « Nous, nous étions prêts, ce sont les autres (les redresseurs) qui avaient des divergences entre eux », atteste un ancien pro-Benflis comme pour montrer son aptitude à la réunification des rangs du parti. Ceci dit, la réouverture de la mouhafadha, fermée depuis le début de la crise, n'est pas encore à l'ordre du jour. Le mérite de cette rencontre est d'avoir réussi à rassembler tous les protagonistes, mais tous n'ont pas enterré leur hache de guerre pour autant. « Je temporise, mais j'aurai beaucoup de choses à dire plus tard », atteste un ancien membre du bureau, heureux de réintégrer provisoirement son poste.