C'est in extremis que la céréaliculture, qui couvre 66% de la SAU, a été sauvée du stress hydrique, cela au bout de 40 jours de sécheresse. Ce sont surtout les céréales précoces qui ont souffert. Situées en plaine, une zone à faible potentialité, elles constituent 60% des superficies emblavées. D'un autre côté, on se félicite de la survenue des dernières précipitations puisqu'elles vont reverdir les parcelles en jachère et fournir l'alimentation du cheptel. De même, l'arboriculture, particulièrement la viticulture qui en cette période d'absence de feuillage ne consomme pas d'eau, va profiter de ces apports qui vont améliorer les stocks souterrains. Il reste qu'une alerte semblable à celle qui vient d'être vécue l'a été jusqu'à ce que des pluies salvatrices se soient abattues sur les semis durant la troisième semaine de novembre. On note pour cette fois-ci que les précipitations enregistrées depuis le week-end dernier ont comblé à temps le déficit hydrique qui menaçait le taillage. Cette phase critique dans le développement normal des céréales est celle durant laquelle de nouvelles tiges apparaissent à partir de la première, chacune devant donner naissance à un épi. Ainsi, plus il y a d'eau, plus il y a d'épis qui se forment avec au bout une productivité accrue. Au total, en additionnant les 15mm d'eau enregistrés cette semaine, ce sont 240 mm d'eau qui sont tombés depuis le début de la campagne en septembre. Cela est loin des 300 mm de moyenne décennale et pose la question de savoir si d'ici 15 à 20 jours il va pleuvoir au moment de la montaison, la phase durant laquelle la longueur de l'épi va être déterminée et donc le nombre de grains qui vont s'y greffer au moment de l'épiaison. Cependant, notent les techniciens, il est un autre problème qui risque de porter un sérieux revers à la production. C'est celui du manque d'épandage d'azote du fait des restrictions imposées sur la commercialisation des engrais pour des raisons sécuritaires.