Ali Aoun a rassuré que la confiance s'installe, enfin, entre les principaux acteurs du médicament et les plus hautes autorités de l'Etat. M.Ali Aoun, président-directeur général du groupe Saidal, a été l'invité, hier, de l'émission hebdomadaire «forum de la Mitidja» animée par Mme Adimi, chef de service de l'information à radio Mitidja. Ce fut, alors, l'occasion pour le patron de Saidal de rebondir sur des dossiers qui n'ont pas manqué de meubler l'actualité ces derniers jours. Notamment ceux relatifs au Saiflu, Rumédine, l'insuline et prochainement le Viagra, dont la production est annoncée par le responsable de Saidal avec pour nom de générique Viactal et dont le prix sera inférieur à 300DA. A propos de la polémique qui a entouré lesdits dossiers, M.Aoun, qui a donné l'air d'en avoir vu d'autres, a, d'emblée, expliqué, rassurant que «chaque étape a son lot de péripéties». Tout en rappelant que le montant des importations en médicaments atteint 1,3 milliard d'euros et alors que le volume du marché du médicament frôle le 1,5 milliard d'euros, production nationale comprise. L'intervenant sur les ondes a nuancé en disant que tout n'est pas dans les chiffres qui ne reflètent pas, réellement, les besoins des citoyens en médicaments. Néanmoins, M.Aoun n'a pas omis de signaler que sur un marché où son groupe détient quelque 42% de parts, la comparaison des valeurs n'est pas indiquée: «Nous ne pouvons pas comparer les billes et les francs», dira-t-il, comme pour signifier les nombreuses difficultés qui parsèment l'environnement de son domaine d'activité. Par ailleurs, et invoquant, au passage les ruptures fréquentes en pharmacie pour certains produits, il rappellera également son leitmotiv qui lui est cher, à savoir «l'importation utile», particulièrement quand il s'agit de pallier ces sempiternelles ruptures. Enfin, interpellé sur les récentes déclarations du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M.Aoun a, tout en nuances, rassuré que lesdites déclarations ne sont plus qu'un bruit passé, d'autant que le premier responsable de la santé a apporté des rectifications par presse interposée. Ce qui, a-t-il poursuivi, concourt au retour de la confiance. Une confiance entre producteurs nationaux et importateurs qui a été sérieusement ébranlée jusque récemment, a-t-il noté. Répliquant aux détracteurs du générique, M.Ali Aoun a, d'un revers de la main, écarté l'hypothèse remettant en cause la qualité du produit générique: «Dire qu'il y a un bon médicament et un mauvais médicament est un crime!» a-t-il asséné. «Notre souci est de produire un médicament répondant aux normes mondiales de qualité les plus strictes, et le générique est, avant tout, une photocopie du médicament princeps», a-t-il poursuivi tout en réitérant sa totale confiance aux laboratoires qui ont, en charge de contrôler cette qualité sur le territoire national. Plus loin, l'orateur a, clairement, fait savoir la maîtrise du coût du médicament produit par Saidal, essentiellement après le recours aux pays asiatiques pour l'importation de la matière première. Plus loin, il ajoutera que l'heure est venue pour le citoyen de se libérer de la mainmise des laboratoires étrangers et de leur propagande tout en invitant les pouvoirs publics à encourager la production du générique, seule alternative à même de réduire la facture abyssale de la sécurité sociale et défendre l'économie nationale. Parmi les autres points importants soulevés par le patron de Saidal, citons son produit phare destiné aux diabétiques et dénommé Insudal. Ce dernier, a-t-il fait savoir, est désormais inscrit depuis deux mois sur la liste des médicaments à rembourser. L'embargo est ainsi définitivement levé sur l'insuline produite par Saidal, a-t-il laissé entendre, non sans évoquer une autre exclusivité, détenue par Saidal, à savoir la production prochaine, dans l'usine même de Constantine, du stylo d'insuline jetable. «Nous restons à l'affût de ce qui se fait dans le monde et comptons offrir ce qu'il y a de meilleur au patient algérien», a-t-il précisé à ce titre. Néanmoins et après la flambée de «propagande» lancée contre l'insuline qu'il produit, le groupe pharmaceutique Saidal devra déployer de gros efforts afin de restaurer une confiance quelque peu ébréchée, a laissé entendre M.Aoun. L'autre défi auquel fait face Saidal est sans nul doute le fameux Saiflu, nom générique du Tamiflu, seul remède connu contre la grippe aviaire et dont la production a commencé dans notre pays. A ce propos, le patron de Saidal a déclaré que le comité de transparence assure, dorénavant, son remboursement de même que sa disponibilité dans les officines. Une décision qui intervient après que le groupe Saidal eut adressé un recours aux autorités compétentes. Le groupe Saidal reste, donc, un groupe industriel qui a sa propre vision et une stratégie d'entreprise (2003-2011); son chiffre d'affaires risque d'atteindre cette année les 7 milliards de dinars. Plus que jamais, il compte atteindre les buts qu'il s'est assignés en tant que groupe pharmaceutique leader.