Les soucis des usagers des transports en commun à Constantine refont surface chaque année entre novembre et mars. C'est durant cette période, assez cruciale, que le mouvement des bus et taxis est à son plus bas niveau. Ces derniers pour des raisons plus étranges qu'incompréhensibles, n'assurent plus de services dès la tombée de la nuit, c'est-à-dire au-delà de 18h. Le calvaire est partagé aussi bien par les citoyens résidant dans la ville et exerçant dans les cités périphériques que ceux qui devront rejoindre les banlieues dortoirs. Il est aberrant de constater que dans une ville d'une telle envergure, des citoyens éprouvent toujours d'énormes difficultés pour rentrer des cités de Sidi Mabrouk, Ziadia, Boussouf, Boumerzoug et autres Zouaghi, pourtant situées dans un rayon n'excédant pas 7 km. Inversement pour les résidents de Békira et la nouvelle-ville Ali Mendjeli qui demeurent mal servis, alors que pour les habitants des communes du Khroub et de Aïn Smara, situées respectivement à une quinzaine de kilomètres au sud est et à l'ouest du chef-lieu de wilaya, les souffrances quotidiennes prennent au fil des années les allures d'un véritable drame. A cela, il faudra ajouter l'insécurité régnante dans certaines stations de bus à l'image de celle du boulevard de l'ALN ou celle de Bab El Kantara où les agressions à l'arme blanche sont légion malgré le renforcement du dispositif policier. Las d'attendre des solutions qui ont tardé à venir, les citoyens n'ont finalement qu'à recourir aux services des transporteurs clandestins qui assurent le relais des taxieurs sans offrir pour autant le minimum des prestations exigées, quoique les tarifs demeurent inchangés. Pour ces inévitables « fraudeurs » comme pour leur clientèle, les risques du trajet sont « équitablement » partagés, mais n'attend pas dit que la fin justifie les moyens ?