Hier, vers 6h, les éléments de la station maritime principale des gardes-côtes de Annaba ont intercepté à 20 miles au nord-est du cap de garde de Ras El Hamra une embarcation de fortune à bord de laquelle ont pris place 22 jeunes harraga. Agés entre 22 et 32 ans, ces jeunes chômeurs de Skikda, de Mila, de Khenchela, de Souk Ahras, de Bouira et de Annaba ont appareillé à partir de la tristement célèbre plage de Sidi Salem avec l'espoir de rejoindre les côtes européennes, notamment l'île de la Sardaigne (Italie). L'unité de la garde maritime qui rodait sur les lieux est intervenue pour mettre fin à leur périlleuse aventure. Sans obtempérer à leur halte, le « capitaine » de l'embarcation a mis les bouchées doubles vers leur destination. Une course-poursuite est alors lancée contre eux qui, heureusement, a été ponctuée par l'arrestation des 22 jeunes infortunés indemnes. Après une visite médicale, les malheureux harraga qui se voyaient déjà sur les côtes de la Sardaigne ont été présentés le même jour au procureur près le tribunal de Annaba. Face à ce phénomène qui ne cesse de faire tache d'huile, donnant même du fil à retordre aux narcotrafiquants, la Gendarmerie nationale compte apporter de l'eau au moulin de la garde maritime de la façade Est. Lors d'un point de presse organisé à l'occasion de la présentation du bilan d'activité 2007, le lieutenant colonel Barour Sahraoui a annoncé la création d'une brigade maritime de la Gendarmerie nationale spécialisée dans la lutte contre le crime organisé. Outre la collaboration avec les gardes-côtes dans la lutte contre l'immigration clandestine, sa mission consiste à combattre le trafic maritime de la drogue. Un fléau qui commence à prendre forme depuis quelques mois.