Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a transmis mercredi dernier une mouture de son avant-projet de décret exécutif portant statut particulier des praticiens médicaux généralistes de santé publique au ministère de tutelle. Un document synthèse résultant de larges consultations avec la base syndicale, affirme le docteur Bensebaini, président de ce syndicat, qui, au passage, menace, au cas où cet avant-projet ne serait pas adopté, de durcir le ton en menant la contestation sur trois fronts : individuellement, de concert avec la coordination des syndicats autonomes et aussi avec le SNPSP. Trois options que le syndicat des praticiens de la santé publique retient afin que sa « copie » du statut particulier soit prise en considération. Rejetant la mouture qui lui a été remise le 13 février, « parce qu'elle ne répond pas à nos aspirations », le SNPSP a donc procédé à l'élaboration d'une copie « revue et corrigée », notamment concernant le point indiciaire. Le président du SNPSP a également relevé le « mépris » affiché envers les dentistes et les pharmaciens qui n'ont pas été cités dans la nouvelle grille des salaires du gouvernement. « Le chirurgien dentiste est un élément actif de la santé publique. C'est aussi une blouse blanche. C'est pourquoi nous contestons l'échelle 13 et l'application du bac+5 », s'indigne notre interlocuteur. Selon lui, la tutelle doit prendre en considération la « spécificité de la profession ». Selon le docteur Bensebaini, le ministère avait envoyé, à l'insu du SNPSP, la mouture du statut particulier des praticiens de la santé à la Fonction publique sans que la commission mixte MSPRH-SNPSP ait résolu le problème du positionnement des chirurgiens-dentistes, des pharmaciens et des titulaires de CES. Le SNPSP a d'ailleurs saisi Amar Tou à ce sujet par le biais d'une correspondance adressée en date du 30 janvier 2008 surtout que la commission mixte ne s'était pas réunie depuis le 6 décembre 2007. Il a fallu attendre le 13 février pour que la commission mixte se réunisse de nouveau et pour que le SNPSP prenne connaissance du projet de statut particulier des praticiens version MSPRH. Une mouture qualifiée d'« aberration » par le président du SNPSP. Cela dit, le syndicat des praticiens de la santé publique affiche sa ferme volonté de continuer la protesta jusqu'à ce qu'il ait gain de cause. « L'ère des intimidations est révolue pour le SNPSP », affirme son président qui dénonce la décision des pouvoirs publics d'appliquer la grille des salaires sans que les statuts soient finalisés. « C'est un non-sens », assure-t-il, qualifiant cela de « coup de pouce donné par les pouvoirs publics à Sidi Saïd en prévision du congrès de l'UGTA ». Se disant imperturbables, les praticiens de la santé publique s'apprêtent donc à se mobiliser les 24, 25 et 26 février, à l'appel de la coordination nationale des syndicats autonomes qui rejette la nouvelle grille des salaires, notamment le point indiciaire. Composée d'une douzaine de syndicats autonomes agréés, cette coordination a pour objectif d'imposer sa représentativité vis-à-vis des pouvoirs publics, mais aussi vis-à-vis de la centrale syndicale « qui ne représente plus les fonctionnaires, car ils sont désormais représentés par les syndicats autonomes », soutient le président du SNPSP.